Canalblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Tranquille, on est en vacances

Maroc 2024

Y'en a marre du froid...

Des mois qu'on n'a pas senti la chaleur...

Quoi de mieux que 2 semaines au Maroc, agrémentées de treks, de bivouacs et de canyoning ? 

Voici le circuit prévu par ma douce et tendre :

Maroc 2024

04/05/2024 - Agadir, rien à dire (enfin presque)

Tout le monde debout à 4h, même Julien qui doit faire le taxi jusqu'à l'aéroport Nantes-Atlantique.

Sur le panneau d'affichage, le vol Volotea de 7h30 est annoncé avec 1h de retard. Nous arrivons inevitablement à Agadir avec 1h15 de retard.

Ca commence bien. Est ce lié au fait que ce soit notre 13eme voyage au Maroc? Bien sûr que non... 🫣

Le loueur de voiture est bien présent avec sa petite pancarte qu'il brandit depuis 1h en vain. Mais bien évidemment, il n'a pas de TPE, ce qui nous oblige à régler en espèces. C'est très ennuyeux car, en cas d'accident, notre assurance CB ne fonctionnera pas.

Petit passage à la station service. C'est fou, le gasoil coute 1,4 euros le litre. Sachant que le salaire moyen marocain est 5 fois moins élevé qu'en France, comment les marocains peuvent ils encore se payer un plein?

Nous roulons pendant 2h sur une route de montagne en lacets, en direction de Tafraout, jusqu'à un paisible petit village de montagne, dans la region de Tanalt. Nous faisons la connaissance d'Ahmed, qui sera notre guide sur les 6 prochains jours, et de son pote Yassine, surnommé "SWEET" (doux, sucré) ou encore "bougmez" (heureux), qui habite le village.

Nous ne perdons pas de temps.
Salade marocaine et tajine engloutis, nous chausons nos Salomon et nous partons dans la montagne pour 3h30 de marche.
La pente est raide, le rythme soutenu, la chaleur est assez pesante et nous sommes à 1500 m d'altitude.
Nous nous trainons un peu derrière ces 2 gaillards de 30 ans.

Nous trouvons sur le chemin un pic de porc-epic, un crane de sanglier et observons au loin plusieurs mouflons, qui pullulent dans ces montagnes.

Nous sommes exténués.
Un bon couscous et au lit. Enfin... façon de parler parce qu'en guise de lit, nous dormons sur les banquettes de la salle à manger, dures comme du béton. Aie aie aie.

05/05/2024

Réveil à 7h30 pour un départ à 8h30.
Les matelas de la salle à manger ont très bien fait l'affaire, avec quelques couvertures pour ajouter un peu de molleux.👍

Aujourd'hui, nous partons avec Ahmed, à 1h de la maison, faire un sommet, le "ADAD MEDNI", 1470 m d'altitude, qui offre parait il une magnifique vue à 360 degrés de tout le moyen atlas.

Au départ, la route est goudronnée et en bon état. Nous croisons des pelleteuses qui tentent de sortir un engin de chantier qui est tombé dans la pente et s'est retrouvé sur le toit.

Puis nous prenons une piste très accidentée, composée de terre, de cailloux et parfois de bande de béton assez étroite. Impossible de croiser une voiture. C'est assez stressant, mais "ça passe" comme dit Ahmed.

Il fait encore très chaud aujourd'hui. Et pas un nuage à l'horizon. Le chemin est très raide dès le départ, puis redescend brusquement jusqu'à l'ancien village abandonné, construit sur un éperon rocheux, pour faire face aux attaques des villages ennemis.

Nous longeons des ravins impressionnants avec quelquefois un petit oued qui coule en fond de vallée.

Après de nombreuses pauses pour se réhydrater et se protéger du soleil à l'ombre des arganiers et des caroubiers, nous atteignons enfin le sommet.

Cette montagne est un lieu sacré pour les villageois, qui viennent chaque année faire leur pèlerinage en famille. Ils montent avec une vache, à qui ils bandent les yeux pour ne pas trop l'effrayer, puis la tuent pour la manger. Cette une solution simple pour monter de la viande fraiche au sommet sans trop se fatiguer.

On y trouve 2 bâtiments : une mini mosquée pour les hommes et un salon-cuisine pour les femmes. Nous sommes ravis de trouver cette cuisine pour y manger notre pique nique.

Nous redescendons par un autre chemin, tout aussi joli et retrouvons la voiture avec 700 mètres de dénivelé cumulé dans les pattes. Encore une bonne rando!

Ahmed nous propose de nous arrêter au bord d'un oued pour se baigner dans une très grande vasque d'eau. A vue de nez, elle doit être à 18 degrés environ. Que c'est bon!

Retour à la maison de Yassine, qui a dû dormir toute la journée. Il affiche un sourire communicatif. Vraiment très sympa ce jeune berbère.

Ce soir, c'est tajine de chèvre aux pruneaux. Un régal !

"Timen siwin" à tout le monde!

Petite blague marocaine:

Le Maroc est très endetté et doit beaucoup d'argent aux états unis. Le roi cherche, cherche, cherche et finit par trouver une solution : leur faire cadeau de la grande mosquée Hassan II de Casablanca, fierté nationale inestimable.
Des tonnes d'ingénieurs viennent prendre les mesures et déterminent quel hélicoptère peut transporter la mosquée jusqu'aux états unis.
Le jour J, tout est prêt et l'hélicoptère est bien là. Il essaie de soulever le bâtiment, mais ça ne bouge pas. Il tire, il tire, il tire, mais ça ne bouge pas.
Le roi ouvre les portes de la mosquée et trouve cachés à l'intérieur.... 30 millions de marocains! 🤣

06/05/2024

Aujourd'hui c'est canyoning dans le canyon Iflou (la porte).

Après le petit déj, nous essayons les combis et casques. Pour une fois, les combis sont adaptés à nos corps athlétiques. Ahmed possède un véhicule 4x4 de secours rouge (avec le pin-pon 😁) pouvant contenir énormément de matériel. On aurait pu emmener 10 personnes faire le canyon avec nous.
Il nous explique qu'il a participé à l'évacuation des blessés et des morts du tremblement de terre de 2023.
Nous nous rendons en Dacia au départ du chemin d'approche, puis nous grimpons pendant 3/4 d'heure jusqu'à la "porte" du canyon. Nous enfilons nos combinaisons, casques, baudriers et chaussures d'eau, et c'est parti!!! Le premier obstacle est un toboggan. Je glisse le premier et je tombe dans un bassin d'eau glacée. J'en ai même le souffle coupé. Vite vite, je trouve un petit rebord pour me hisser hors de l'eau. Séverine tombe dans le bassin et se retrouve elle aussi saisie par le froid. Nos mains sont toutes rouges.

Le deuxième obstacle est un rappel de 5m. A part le fait qu'on finit inévitablement dans l'eau glacée, les sensations sont top! Comme dit Ahmed : "le canyoning c'est la vie!".

Mais ça, c'était bien avant le drame...

Les choses sérieuses commencent.
Nous voici devant une descente en rappel de 18 m. Nous descendons prudemment et méthodiquement tous les 3, puis Ahmed rappelle la corde, avant de nous annoncer "j'ai laissé mon bidon là-haut!"🫣. Dans son bidon, il y a ses affaires sèches, mais aussi son iphone tout neuf, qui sert entre autre à appeler les secours en cas de pb.

Bizarrement, ça ne le stresse pas plus que ça car il connait le canyon comme sa poche. Et heureusement pour nous, nos passeports sont dans le bidon que je porte sur le dos.

Nous poursuivons par une autre descente de 8 m, puis d'une autre de 12 m. Ce canyon est vraiment top, d'autant plus qu'il n'y a pas une seule trace de pollution, même pas une bouteille plastique.

Ahmed est resté en haut de la cascade de 12 mètres et commence à escalader la paroi sur le côté. Il est visiblement parti chercher son bidon 26 m plus haut, comme ça, sans corde et en combi! Il revient 5 mns plus tard et descend jusqu'à nous par un chemin latéral. Mais cette fois ci, c'est notre bidon qui est resté en haut de la cascade de 12 m.

Mais bon, pas de stress, car Ahmed remonte la cascade en fixant un bloqueur sur la corde. En 1 mn le voilà en haut. Incroyable! Il faut le voir pour le croire.

Nous voilà enfin tous les 3 en bas des cascades avec tous nos bidons.

En bas, plus de rappels et l'eau est plus chaude.

Nous terminons notre canyon par 3 sauts:
4m, 2m et 3m.

Séverine fait un blocage sur les sauts. Elle peut descendre un rappel de 40m, mais reste figée devant un saut de 2m.

Nous rentrons tranquillement à la voiture pour nous changer, puis nous allons manger notre pique nique sur une terrasse en bord de route.

Petite balade dans Tafraout histoire d'acheter un peu d'Amlou aux amandes (c'est la spécialité d'ici) et du curcuma, tellement moins cher qu'à Marrakech.

Nous roulons jusqu'à un plateau surplombant Tafraout, sur lequel notre ami Yassine, alias "Sweet", nous a tout installé : la tente cuisine, la tente decathlon "fresh and black", ainsi qu'une mini tente pour la douche.

Sa citerne d'eau froide a chauffé toute l'après-midi au soleil et l'eau est suffisamment chaude pour se doucher avec une gamelle et un seau: quel luxe!

Ce soir, c'est soupe harira, tajine de légume avec brouchittes de poulet mariné, cuites au feu de bois.

Bonne nuit.

Blague marocaine :

Pour le mondial 2030 au Maroc, ils vont construire un tunnel vers l'Espagne.
Tous li marocains, ils vont partir en Europe.

Il n'y aura plus personne dans li pays, juste le roi pour éteindre la lumière. 😁

 

07/05/2024 - Ait Mansour

Ce matin, petit déjeuner avec de l'amlou aux cacahuètes et du miel local 🤩, puis nous partons pour 3h30 de marche à travers la montagne. La pente est facile, mais les 41 degrés au soleil nous ralentissent très clairement. Nous faisons de fréquentes haltes pour nous hydrater, alors qu'Ahmed lui, ne boit jamais. Un vrai dromadaire! 🐫

Le relief est surpenant car il y a 3 types de montagnes : celles qui forment des crêtes irrégulières comme en France, celles qui ressemblent au canyons du Colorado et celles qui se sont efritées et ressemblent maintenant à un terril jaunâtre.

Nous passons par un sentier jadis emprunté par les villageois de la montagne pour descendre au souk avec leurs ânes, en cas de crue de la rivière en contrebas. Le chemin surplombe maintenant les fameuses gorges d'Ait Mansour, regorgeant de palmiers dattiers, où vit une faune assez conséquente. On peut notament y croiser le caméléon, le merle bleu ou encore le chat ganté.

Il était temps de retrouver de l'ombre. Notre organisme n'en peut plus. Nous nous installons sous les arbres de la terrasse d'une petite boutique, entourés de gentils petits bruants du Sahara à la tête toute striée. Attention petits oiseaux car le chat sans queue de la boutique est à l'affut, planqué sur le tronc d'un palmier!

Nous sommes très surpris car Ahmed, notre guide si bien organisé, a fait déposer notre pique-nique dans un frigo de la boutique. Avec un coca bien frais pour  accompagner tout ça, la température du corps redescend très vite. Qu'est ce qu'on est bien ici....

Après une bonne heure de pause, il nous reste 45 mns de marche jusqu'au bivouac de ce soir. Yassine a tout installé. Tout est là : la tente-cuisine, la tente "fresh and black" sous les arbres et même la tente-douche. Yassine nous montre un bassin d'irrigation qui est en cours de remplissage. La source coule dans le bassin, formant une petite cascade. Nous en profitons pour faire la douche. Julien serait content car on peut rester sous la douche indéfiniment 🤣

Après une grosse glande sur les coussins à l'ombre des palmiers en grignotant des noix et des gaufrettes, Yassine nous apporte .... un couscous !!!!! C'est n'importe quoi ce bivouac. C'est vraiment un  cuisinier hors pair ce Yassine et super sympa en plus.

Ce soir c'est concert de grenouilles.

Bonne nuit à tous, en espérant que les chiens du village, les ânes, le paon et les mosquées ne nous embêtent pas trop.

Blague marocaine:

Les marocains trouvent que les lybiens sont idiots. Et les lybiens trouvent que les marocains sont idiots.
Un jour, un chauffeur de taxi marocain pose une devinette à un touriste lybien: "c'est le fils de mes parents, mais ce n'est pas mon frère. Qui est ce?". Le lybien, forcément ne trouve pas la réponse. Donc le chauffeur de taxi lui donne l'explication : c'est moi!.

De retour en Lybie, le touriste lybien pose la devinette à son ami: "c'est le fils de mes parents, mais ce n'est pas mon frère. Qui est ce?". Évidemment, son ami ne trouve pas la réponse. Alors le touriste lui donne l'explication : C'EST LE CHAUFFEUR DE TAXI DU MAROC! 😆
 

08/05/2024

Nous nous réveillons dans notre super bivouac en pleine oasis d'Ait Mansour.

Aujourd'hui, c'est canyoning! Mais cette fois ci, c'est un peu particulier car c'est un parcours sec. Nous garons la voiture au milieu de nul part, en plein désert de cailloux, il fait 37 degrés. Séverine a un ongle tout noir à cause des précédentes randonnées. Mais malgré çà, elle decide faire le parcours long, comme prévu. Autrement dit : une marche d'approche de 45 mns dans les cailloux en plein cagnard + 7 rappels + 30 mns de marche de retour pour rejoindre le village de ouakarda, où Yassine emmènera notre voiture.

Les 45 mns de marches sont douloureuses pour nos 3 organismes. Nous nous abritons à l'ombre d'une paroi du canyon et avons le plus grand mal à repartir. A noter qu'à cet endroit, il règne un silence total, ce qui est extrêmement rare en ce monde. Seule une mouche solitaire vient perturber notre méditation.

Allez, on décolle! Pendant 2h30 nous enchaînons 7 rappels, qui fort heureusement sont à l'ombre. Les 6 premiers mesurent entre 8m et 18m. Ca se fait tranquille. Mais le dernier, c'est une autre affaire... IL MESURE 50M DE HAUT!!!

C'est assez impressionnant, mais franchement, Ahmed est un pro et nous installe des sécurités qui nous mettent totalement en confiance. Séverine descend la première et kiffe grave la descente. Je descends en deuxième, un peu réticent, mais finalement c'était facile. Ahmed défait tous ses noeuds et descend les 50 m d'une main avec ses 2 gros sacs lourds.

Nous marchons encore 30 mns dans un canyon pour rejoindre le village de ouakarda, en rentrant par un trou creusé dans la roche (nous avions découvert ce village avec les enfants il y a quelques années).

Nous retrouvons la voiture, assez fiers de notre exploit, mais complètement déshydratés.

Ce soir, le bivouac se fait sur une plate-forme au bord de la route avec une vue imprenable sur le grand canyon de l'anti-Atlas. Yassine nous a cuisiné un tajine de poulet aux légumes. Magnifique!

Bonne nuit.

09/05/2024

Levés à 7h pour tenter de marcher le moins possible en plein soleil.

8h: nous retournons au village de  Ouakarda et repassons par le passage secret percé dans la montagne. Notre rando de 3h démarre du village. Nous grimpons tranquillement sur un plateau. Des nuages masquent le soleil, mais il fait quand même 37 degrés 🥵. Nous avons une vue panoramique exceptionnelle sur tous les canyons. C'est superbe. Nous redescendons de l'autre côté pour rejoindre le village de Igmir, où Yassine nous attend au bord de bassins d'irrigation (mais pourquoi on ne fait pas ça en France? On pourrait appeler ça des mega-bassines 🤣).

Tout transpirant, nous plongeons volontier dans un des bassins d'eau fraiche. Quel pied! Je demande à Yassine si la pancarte écrite en arabe juste au dessus de nous signifie "baignade interdite". Il me répond tout naturellement "oui bien sûr!"😂

Il nous a préparé une super salade (poivrons, salade, olives, tomates, riz, mais, thon), avec thé à la menthe et bouteille de jus de fruits fraiche.

Nous les ramenons à leur fourgon stationné à Ouakarda et c'est le moment tant redouté : les adieux! Au bout de 6 jours, des liens se sont créés. Nous garderons forcément contact pour de futurs canyoning dans d'autres regions du Maroc.

Nous prenons cette fois la direction d'Amtoudi, village que nous affectionnons particulièrement pour son aspect isolé et authentique. Nous rejoignons l'hôtel "Tigmi Bulbul", créé jadis par Mr Georges et repris par son neveu de Belgique. L'hôtel est en hauteur et domine le village. De notre terrasse, nous pouvons observer tout ce qui s'y passe (au plus grand plaisir de Séverine) et c'est surtout un super poste d'observation pour les oiseaux. La patrone est très sympa et nous offre un thé de bienvenue.

Demain matin, nous allons faire le sentier des crêtes et tenter de nous baigner dans les sources.

Timensiwin (Bonne nuit)

10/05/2024

L'ambiance de cet hôtel est tellement zen que nous avons du mal à décoller.

Melissa, la patronne de l'hôtel appelle notre vieille connaissance Abdulaï, qui nous avait fait découvrir le passage secret de ouakarda en 2015. Coup de chance, il est disponible et arrive dans 1/4 d'heure.

Hadulaï a 64 ans et se souvient parfaitement de notre aventure avec la vipère à corne. Quelle mémoire! Il marche très lentement et s'arrête dès qu'il voit un animal, à mon plus grand plaisir 😊. L'orteil noir de Séverine apprécie lui aussi ce rythme ralenti.

Après une montée de 180 m assez raide, nous atteignons un ancien agadir en ruine, puis les crêtes. Le paysage est lunaire. Des cailloux à perte de vue et aucun signe de vie. Même les quelques arbres éparses sont morts.

Un faucon lanier, qui tourne autour de nous en criant incessamment, simule des attaques en piquet nous nous effrayer. Le nid est certainement tout près...

Après une longue marche monotone sur ce vaste plateau désertique et caillouteux, nous apercevons enfin en contre-bas, de la végétation: palmiers et lauriers roses, longeant de belles vasques d'eau. Nous entamons la descente au rythme tranquille d'Abdulaï.

Le paysage est complètement différent. Nous marchons au bord de l'eau, sous les palmiers et nous arrêtons pour une grosse glande bien méritée: baignade dans les vasques d'eau fraiche, pique-nique, thé à la menthe au feu de bois et sieste. Abdulaï s'endort très vite avec son chèche sur le visage car il a participé à la fête du village cette nuit et n'a dormi que 2 heures.

Au retour, nous passons par les jardins en longeant des seguias (canaux d'irrigation) et nous croisons des dizaines d'écureuils de barbarie, des traquets, un merle bleu, un gros lézard et un serpent 🐍.

Au village, nous allons boire un jus d'orange à l'ancien hôtel de Mr Georges,  "l'ombre d'arganier". Abdou, le gérant, n'a aucun client sur la période de Mai et ne comprend pas pourquoi. Il nous fait un peu pitié.

Retour à Tigmi Bulbul.
Ce soir au menu: feuille de brique avec olives/fromage/thon, tajine de poulet au olives et au citron, tiramisu revisité au nutella (à se tapper les fesses par terre).

Demain, nous montons visiter l'agadir du fond de vallée.

11/05/2024

09h : petit dej tardif avant d'appeler le gardien du deuxième agadir (grenier construit sur un éperon rocheux), appelé "agadir d'Aguelouy".

Depuis l'hôtel, nous mettons 35 mns pour nous rendre dans le village voisin en fond de vallée et gravir les 109 m de chemin très raide qui mènent à l'entrée de l'agadir. Le gardien nous attend devant la porte comme prévu. L'agadir date du XII ème siècle et tient encore debout grave aux rénovations. Il est composé de 90 pièces pour entreposer de la nourriture (surtout de l'orge), d'une petite mosquée, de puits de lumière et de quelques canaux pour faire circuler l'eau. Du haut de ces agadirs, on pouvait voir l'ennemi approcher de très loin et communiquer avec les 5 autres agadirs de la vallée. Avec l'agadir "Id Aissa", ils sont les seuls rescapés de 1000 ans d'histoire.

Nous redescendons de l'autre côté, par un chemin qui mène aux sources. Au bout d'une heure de marche, nous rejoignons les sources. Nous nous installons au soleil, au bord d'un couloir d'eau profonde. La vasque est bien fraîche. Tout est là pour passer un bon après-midi.

Que c'est bon de nager dans cette eau rafraîchissante accompagnés d'une centaine de petits poissons en quête d'une miette de pain!

Sur le chemin du retour nous croisons encore une multitude d'écureuils gris, un agrobate roux, une amomane isabelline, un merle bleu et notre ami l'agame.

Ce soir c'est soupe de carottes aux épices, tajine kefta et ile flottante aux zest de citron vert (aie aie aie que c'est bon!)

12/05/2024

Melisa, la patronne nous appelle en cuisine : quelle horreur! Un pouillot véloce tout mimi s''est collé sur le papier tue-mouche du plafond. Hussein le cuisinier lui a arraché les plumes de la queue pour le libérer de ce piége. Le souci, c'est que le pauvre petit oiseau n'a plus de queue pour se diriger et ne peut plus voler, ni s'alimenter. Ils lui ont improvisé une cage sous une cloche à fromage grillagée, mais il va falloir le nourrir avec les larves et des insectes, et cela pendant au moins 3 semaines le temps que la queue repousse.

Nous quittons Amtoudi en direction d'Agadir, soit 3h30 de route.

Nous nous arrêtons à Tiznit pour manger dans un restaurant "A l'ombre du figuier". Franchement, ça valait le coup. Les plats sont originaux et l'emplacement uniquement accessible par une succession de petites ruelles y ajoute un côté mystérieux. Les tables sont disposées à l'ombre d'un gros figuier, dans la coure d'une maison en pisé.

Du côté papilles, le poulet au raz el hanout accompagné de riz à l'amlou valent le détour. Ca nous change des tajines de poulet aux légumes 😁

Nous atteignons le sud d'Agadir dans un hôtel au bord de l'oued "Souss". On devrait voir pas mal d'oiseaux demain. Séverine nous a prévu un journée naturaliste (non non pas naturiste🤣). Les 14 cigognes qui volent au dessus de nous sont de bonne augure🤩.

Ce soir, nous partons à la découverte des souks d'Agadir. Les agadirois sont en majorité d'origine berbère. La circulation est dense comme à Marrakech et le code de la route est très... local.

Les souks sont très différents de ceux de Marrakech. Ils sont situés dans une sorte de halle géante, avec un vrai toit et d'immenses portes en bois, fermées la nuit, pour en protéger l'accès. Il est bien sûr possible de marchander, mais certains prix sont affichés (curcuma 8dh/ 100 g) et certains vendeurs annoncent directement un prix raisonnable (gros cendrier sculté 60 dh). On y trouve le souk des canapés, le souk de l'électroménager, le souk des ustensiles de cuisine et bien sûr le souk des primeurs et des épices.

On y trouve également des petits snacks qui proposent : paninis, sandwiches, parts de pizza, burgers, tacos, brochettes, omelettes, assiettes mixtes.  Les plats ne dépassent pas 3 euros. La table est un peu collante, on va éviter d'y toucher si on veut finir la semaine sereinement. Nous prenons au passage des sandwichs poulet curry pour la balade ornitho de demain.

Très belle découverte ces souks d'Agadir! Attention, c'est fermé le lundi.

Retour à l'hôtel. Demain, une grosse journée nous attend.

13/05/2024

09h00: petit dej, puis nous partons vers la réserve de souss massa à 15 kms d'ici. Un employé nous vend un ticket d'entrée pour faire une balade de 3 kms à pied pour approcher quelques animaux de près,  puis un "safari 4x4" de 12 kms avec notre propre véhicule (qui n'est absolument pas un 4x4). Nous photographions à loisir les 3 espèces protégées vivant dans ce grand parc : la gazelle, l'antilope, et l'autruche d'Afrique (attention: animaux agressif!). Dans un enclos à part, quelques rares oryx, animaux très rares et assez dangereux car ils attaquent et peuvent vous embrocher en 2 temps 3 mouvements.

Nous quittons la réserve et prenons la direction de l'embouchure de l'oued Souss. Cette zone marecageuse doit forcément attirer des tonnes de laridés et d'echassiers. C'est parti pour une bonne rando de 2h30, avec le vent de face et des zones sableuses difficilement praticables. Nous croisons pas mal d'oiseaux: goélands, cigognes, spatules, hérons, courlis, barges, becasseaux, chevaliers, pluviers, huitriers et un faucon.

Helas pas d'ibis chauve.
Nous sommes tout de même contents d'avoir pu longer toute la rive gauche de l'oued Souss car en face, sur la rive droite, on peut apercevoir le palais royal d'Agadir et j'imagine que ce côté est très surveillé.

Retour à l'hôtel pour un plouf dans la piscine, puis petite sortie en ville pour diner dans un snak.

Nous sommes hs. Vivement le boulot, qu'on puisse se reposer!

14/05/2024

10h00: nous quittons notre hôtel d'Agadir en direction de l'ancienne medina. En réalité c'est une reconstitution de l'ancienne médina qui a été détruite par le gros séisme de 1960. L'entrée coûte 40 dh mais honnêtement, ça vaut le coup.

A l'intérieur, on est immédiatement séduit par l'architecture: le travail du bois, de la pierre, des portes magnifiques. On y trouve un amphithéâtre, une mosquée, des petites ruelles, un café et pas mal de petites boutiques artisanales. Nous sympathisons avec un vendeur de statuettes en calcaire, qui revient tout juste d'un grand périple de 20 jours, à travers l'Espagne et la France. Hier, il était encore à Nantes, devant l'éléphant. Le monde est petit.
A Nantes, il a été marqué par 2 choses :

- aux arrêts de tram, personne ne parle français. La plupart des gens parle arabe ou une autre langue africaine. Il a été frappé par le nb important d'immigrés.

- la deuxième surprise pour lui fut de voir que les français n'ont plus le droit de punir leurs enfants, même verbalement. Il a été témoin d'une scène où une soi-disant "éducatrice" est intervenu auprès d'un père qui réprimandait son fils. Il pense qu'avec cette logique d'enfant-roi, nos futurs adultes ne sauront plus respecter les règles (à bon entendeur...).

Nous quittons cette splendide médina en direction du front de mer d'Agadir. La plage est immense, les hôtels sont luxueux, les vendeurs vendent des beignets ou des tissus africains. Un front de mer quoi...

Quand nous revenons au parking, les gardiens ont laissé des voitures se garer devant nous. Impossible pour nous de sortir de notre stationnement. Qu'à cela ne tienne! Un gardien arrive et tire une première voiture vers l'arrière (pas de frein à main?), puis une deuxième (Dacia dokker sans frein à main non plus), libérant notre véhicule de sa prison. Ils nous étonneront toujours ces marocains!

Nous filons sur Tamri où se situe 95% de la population mondiale d'ibis chauves. Séverine dit que ce sont mes cousins. Je pense que c'est de l'humour, mais je n'ai toujours pas compris la blague. 🙄

A Tamri, nous tentons notre chance au niveau de l'embouchure de l'oued. Mais à peine descendu de voiture, trois chiens errants attirés par notre pique nique filent droit sur nous. Terrorisés, nous nous réfugions prestement dans notre véhicule. Les 3 chiens nous tournent autour. Tant pis, nous allons essayer 6 kms plus loin vers la grande falaise où ils sont censés nicher.

Nous quittons la route en prenant une piste de sable en direction des magnifiques dunes de Tamri qui surplombent la grande falaise de sable pétrifié. Nous trouvons le "gardien des ibis", qui nous freine dans notre élan: "c'est interdit de déranger les ibis pendant la période de reproduction". Il nous demande de nous éloigner avec la voiture vers le sud, en empruntant de nouveau une piste sablonneuse. "Il faut regarder les ibis qui volent et regarder où ils se posent". Plus facile à dire qu'à faire... Il fait un vent à décorner les bœufs et dans ces conditions, il est difficile de marcher dans le sable face au vent et d'observer des oiseaux qui se posent au sol. Nous marchons assez longtemps sans rien voir, quand soudain, Severine voit au loin un oiseau noir, au niveau de la grande falaise. Victoire c'est bien un ibis! Puis un autre passe à quelques mètres de nous, puis un autre. C'est magique! Nous avons atteint la falaise. Nous sommes à environ à 50 m et nous pouvons observer les petits qui attendent que leurs parents leur apportent le repas (petits reptiles principalement). Nous avons même pu apercevoir des œufs. Aux jumelles, on les voit parfaitement, mais avec l'appareil photo, c'est très sombre, et le risque que le sable s'infiltre dans les rouages est fort. Qu'importe, notre but est atteint. C'est une belle victoire d'avoir pu observer cet animal rarissime.

Nous reprenons la route en direction de la vallée du paradis, à hôtel "bab imouzzer" que nous connaissons bien. L'accueil est toujours chaleureux et nous retrouvons notre copain Jimmy qui travaille ici occasionnellement. Il arrose les plantes. Nous planifions avec lui une petite rando/pique nique vers des sources.

Une belle journée en perspective.
 

15/05/2024

09h30 : notre ami Jimmy est déjà prêt. Il arrive à l'hôtel bab imouzer, avec du pain et des tomates pour ce midi, alors que nous sommes en plein petit dej.

Nous partons en voiture, roulons une bonne demi-heure et nous arrêtons à la boutique acheter de quoi pique-niquer. Le vendeur applique des prix "touristes", ce qui nous vexe un peu. Non loin de là, nous empruntons une piste nouvellement bitumée, puis bifurquons vers une autre piste encore plus vertigineuse que la première. Séverine reste très concentrée dans les virages de terre et de cailloux car certains sont vraiment dangereux. Nous arrivons enfin à un petit hameau, départ de notre rando du jour. Jimmy nous emmène vers son paradis secret, un petit torrent alimenté par des sources salées, formant par endroit des petites cascades tombant dans des bassins naturels remplis d'eau fraîche et de petits poissons.

D'après lui, c'était "l'endroit des hippies". Ils venaient, il y a une vingtaine d'années avec des fûts de bière et du kif, et installaient leurs tentes pour plusieurs nuits. Certains allaient même demander au village voisin qu'on leur apporte des tajines.

Nous marchons jusqu'aux sources qui jaillissent de l'intérieur des rochers, puis continuons une bonne demi-heure dans l'oued à sec. Nous trouvons un petit bâtiment de terre, abritant un vieux moulin à farine qui était animé par la force de l'âne,  ainsi qu'un pressoir à  huile à l'ancienne avec une grosse vis en bois.

Une petite pause s'impose à l'ombre d'un arganier. Jimmy allume un petit feu pour faire le thé, avec le thym sauvage que nous venons de ramasser dans la montagne (nous en avons même ramassé un sac entier pour l'hôtel).

Comme nous n'aimons pas marcher sans but, nous faisons demi-tour pour nous installer au bord d'une vasque d'eau. Devant nous, une petite cascade d'eau salée et derrière nous, une paroi vertigineuse de 50 mètres de haut. JC, notre guide canyoning préféré a déjà descendu cette paroi. Vu d'en haut, ça donne carrément le vertige. Que c'est haut!

Nous pique-niquons et occupons notre après-midi à boire du thé au thym, à nous baigner et à nourrir les petits poissons qui vivent dans le bassin d'eau. Comme dit si bien Ahmed, notre guide de Trek de Tafraout: "ça, c'est le Maroc que j'aime!!"

Toutes les bonnes choses ont une fin. Il faut remonter le sentier jusqu'au village, redescendre la piste caillouteuse avec la voiture puis refaire la route jusqu'à l'hôtel.
Nous laissons Jimmy dans le virage qui surplombe sa maison et lui laissons un sac de vêtements pour son fils Wassim, qui vient d'entrer au collège.

Ce soir au menu : salade marocaine et tajine de chèvre.😋

Programme de demain: passer toute la journée dans la vallée du paradis. Il paraît que cette année, il y a beaucoup d'eau dans les vasques.

16/05/2024

Petit dej à 09h00: Le serveur nous indique un chemin qui part de l'hôtel, assez raide mais très bien balisé par des ronds et des flèches bleues. Quelqu'un a visiblement déboulonné une glissière de sécurité pour que les randonneurs puissent y accéder facilement. 🤣 D'après lui, il faut environ 1 heure pour rejoindre la dernière vasque d'eau de la vallée du paradis. L'idée d'arriver par le fond de vallée nous séduit totalement car nous éviterons peut-etre la foule touristique qui remonte du parking.

C'est parti! Munis de nos bâtons de marche, nous empruntons ce sentier très raide jusqu'en bas, dans l"oued à sec, puis les gosses flèches bleues nous invitent à remonter en face par un sentier tout aussi pentu. En haut de cette colline, nous redescendons dans la vallée parallèle, qui n'est autre que "la vallée du paradis". Au bout d'1h20, nous atteignons enfin la fameuse vasque d'eau. 4 marocains s'amusent comme des petits fous en plongeant dans l'eau fraîche de ce grand bassin, devant leur bivouac. Visiblement, ils ont passé la nuit ici. La chance!

Le sentier remonte, et surplombe maintenant la vallée. Nous sommes au moins à 50 m de hauteur, c'est assez impressionnant. Et que c'est beau! 🤩 Nous atteignons notre but. Les vasques d'eau sont pas mal remplies cette année. Les restaurants éphémères sont bien présents, avec des salons de jardin dans l'eau pour ceux qui aiment manger les pieds dans l'eau. Les presseurs d'oranges fraîches sont là aussi, avec des tapis et des coussins pour se détendre. Ils ont accroché des oranges dans les arbres, sous l'air médusés des passants, qui ne comprennent pas pourquoi il y a des fleurs violettes dans ces orangers. 😁 Nous nous laissons tenter par une omelette et un jus d'orange, avachis sur des coussins, face à une vasque. La couleur de l'eau et les végétaux qui s'y développent ne nous mettent pas trop en confiance pour la baignade. Nous nous contentons de regarder les baigneurs.

Il est temps de repartir car, comme le disait si bien Ahmed, notre guide de Tafraout: "on n'est pas d'ici!".

Nous reprenons notre sentier en sens inverse. La pente est raide, il fait chaud et nous transpirons à grosse gouttes. Nous parvenons à nous tromper de chemin 2 fois, malgré le balisage du sentier. 1h40 plus tard, nous voilà en haut, à 50 m de l'hôtel. Quelle aventure! Cette rando de 4h30 est finalement la plus longue de toutes, sur nos 2 semaines au Maroc.

Nous sommes hs: quelques brasses dans la piscine de l'hôtel bab imouzer et quelques sucreries nous redonne un peu d'energie.

Ce soir au menu : tajine kefta

Blague marocaine (racontée par un vendeur de bijoux):

Un touriste affamé se promène dans une forêt et arrive devant une maison complètement isolée. L'habitant de la maison lui dit: "si tu veux, je peux te vendre un poulet à 50 euros".
L'homme affamé lui répond : "c'est parce que tu n'as pas beaucoup de poulets que que tu le vends à 50 euros?"
L'habitant "non pas du tout, c'est parce que je ne vois pas beaucoup de touristes qui ont 50 euros". 🤣

(Le message est très clair: pourquoi faire des petits prix si les touristes sont prêts à payer plus cher?)

Publicité
Publicité
Publicité