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Tranquille, on est en vacances

Jordanie Avril 2022

A force de voir des reportages sur Petra, nous avons décidé de visiter la Jordanie en Avril 2020.

Mais à cause du covid 19, nous avons dû attendre 2 ans avant de pouvoir concrétiser ce projet.

 

Nous restons dans la péninsule arabique, avec le soleil, le désert, les dromadaires et la culture musulmane. nous ne devrions pas être trop dépaysés je pense.

Voici le trajet que Séverine nous a concocté :

 

carte jordanie

 

 

 29/04/2022 - c'est parti !

Ca y est c'est le grand jour! Après 2 ans d'attente nous voilà parti pour la Jordanie, avec au programme, les plus beaux wadis, la réserve de Dana, la visite de Petra, 8ème merveille du monde, le wadi rum , baignade dans la mer morte et snorkeling à Aqaba dans la mer rouge.

Premier lever à 5h du mat' pour enchaîner tramway jusqu'à Nantes, tgv jusqu'à Paris CDG, boeing 321 jusqu'à Amann la capitale, puis taxi jusqu'à notre première nuit d'hôtel. Il est 23h. Nous sommes complètement HS.

30/04/2022 - men only

Ha les bienfaits d'une bonne longue nuit réparatrice ! Le petit déjeuner est servi dans la chambre : oeufs durs, vache-qui-rit, pain de mie confiture, pommes. Nous récupérons la voiture de location à 500 m de l'hôtel. Nous sommes d'attaque pour notre première rando dans le wadi ibn hammad. Mais ça, c'était bien avant le drame...

Il faut d'abord savoir que les jordaniens conduisent très mal : sans ceinture, sans clignotant, à cheval sur une line blanche ou à faire des queue de poisson (comment ça "comme des marocains" ?). Nous restons constamment sur nos gardes.
Nous roulons un bon moment et nous arrêtons pour acheter un pack d'eau quand, soudain, un gros 4×4 Hyundai, arrive à tout berzingue, à cheval sur le terre plein central, dégommant tout sur son passage. C'est très impressionnant : objets multiples qui volent, poteaux pliés. Tous les commerçants arrivent en courant pour aider la femme un peu sonnée contre son airbag. La voiture est complètement morte.
Ca confirme bien notre inquiétude sur leur manière de conduire... Et que les Hyundai, c'est pas solide 😀...

Nous prenons une route de montagne très sinueuse, avec de nombreux trous dans le bitume et des montées assez traumatisantes pour notre "hyundai raina" (ça sent le cramé), et arrivons finalement à notre but : le wadi "Ibn Hammad".

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Nous marchons dans l'eau, dans de superbes gorges étroites, agrémentées de lauriers roses et de palmiers poussant dans les parois. Quelques passages un peu difficiles mais amusants: descente d'une cascade de 4m avec une échelle métallique, semi-canyoning dans un oued avec pas mal de courant à certains endroits. L'eau est chaude depuis le départ car cet oued est alimenté par une source chaude d'environ 30 degrés.

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Au retour, nous ne résistons pas à l'envie de nous baigner dans cette source chaude. Les locaux ont construit une petite piscine à l'abri des regards, dans laquelle nous pouvons nous relaxer dans cette eau divinement chaude: l'extase!

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Petit clin d'œil à Victor: sur la falaise juste derrière nous, plusieurs étourneaux de tristram chantent et volent dans tous les sens.

Mais ça c'était bien avant le 2ème drame.
3 jeunes viennent faire trempette et semblent assez gênés de voir Séverine au bord du bassin en train de sécher enroulée dans sa serviette. Mais après quelques hésitations, l'un deux se baigne avec moi quelques minutes, puis les 3 gus repartent vers la cabane du gardien.
Quelques minutes plus tard, le gardien vient nous sermonner : le bâtiment juste à côté, entouré de bâches, c'est la piscine pour femmes !!!! Interdiction aux femmes d'aller nager dans la belle piscine. Je lui réponds gentillement :you should write "for men" and "for women" on the wall". Il me répond "not good not good".

Retour par la même route escarpée, avec cette voiture qui n'a aucune puissance (on a fini les pneus avant qui étaient déjà lisses) puis arrivée à notre 2 ème hotel "cairwan hotel".

Demain matin : lever tôt car nous enchaînons sur un canyoning de 5 heures.

01/05/2022 - canioning

La journée démarre à 8h avec un petit déjeuner un peu spécial pour un français : galette de pain, houmous, tomate/concombre, mozzarella salée, oeufs durs, café/thé, confiture d'abricot.
Sahem, le guide, nous attend à 9h dans la montagne au dessus de al karak. Il nous donne rdv dans un gite qui accueille des groupes en partance pour le canyon du wadi al-karak. Il a le teint hâlé et un visage typiquement jordanien.
Suleyman, son apprenti canoyoneur, nous rejoind. Il est jeune et de petite taille, on dirait un berbère marocain. Il semble très sympathique.

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10h : Nous nous affublons de la tenue adéquat : baudrier, casque et sac étanche, puis partons à pleine balle sur un raide chemin poussiéreux en direction du torrent. Ici, le lit du torrent (canyon) est appelé "wadi".

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Nous arrivons à une première cascade de 12 mètres et descendons tous les 4 prudemment en gardant bien en tête les consignes de sécurité : jambes bien écartées pour la stabilité, la main droite tient la corde le plus bas possible et la main gauche ne doit pas se coincer entre la corde et le rocher au début du rappel. Suleyman, l'apprenti, descend en premier pour nous assurer par le bas, puis nous 2, puis le guide. Nous enchaînons aussitôt avec 2 autres rappels : un de 5m et un de.....38m !!! L'instant est magique. Une descente vertigineuse au milieu d'une cascade. Les sensations sont indescriptibles. On se sent à la fois tout puissant et à la fois tout petit devant cette cascade de toute beauté. Amerissage dans une vasque d'eau assez profonde dans laquelle notre pauvre petit Suleyman n'a pas pied. Difficile de défaire notre corde et notre mousqueton dans ces conditions.

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Nous marchons encore 2 heures au milieu de ce canyon étroit et vertigineux, pour effectuer 2 nouveaux rappels consécutifs : 10m et 9m. On ne s'en lasse pas de cette suspension au dessus du vide... Nos 2 guides assurent (sans aucun jeu de mot) grave. Severine nous refait la pub pour tahiti douche, en se plaçant carrément sous la cascade à gros débit. Moment de liesse générale.

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Nous marchons par intermittence dans l'eau ou sur les cailloux et au bout de quelques kilomètres, nous tombons en extase devant une cascade de 81 mètres qui nous jette des embruns sur le visage. Severine nous refait cette fois ci la pub pour l'Oreal. Ma femme est vraiment pleine de talents cachés.

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Nous croisons un peu de faune : des crabes gros comme des étrilles, 1 couleuvre, des petits poissons, 1 buse et même 2 aigles (que notre petit appareil numérique étanche a bien du mal à identifier).

13h : Le retour est très fatiguant car l'expédition dure 16 kms et nous n'en sommes qu'à la  moitié, nous n'avons pas mangé et nous n'avons plus de descente rigolote à faire au bout d'une corde.

 Sahem nous propose quand même une pause déjeuner assis à l'ombre. Il nous regarde manger car pour lui c'est encore ramadan. Suleyman préfère s'éloigner pour ne pas assister à cette scène ou des français mangent du pâté, qui plus-est "de porc".

15h: Avec 16 kms de cailloux dans les pattes, nous arrivons enfin à la voiture qui doit nous ramener à notre point de départ, soit 45 mns de route, bourrée de lacets interminables et de trous dans le bitume.
L'aventure se termine. Retour à l'hôtel pour un repos bien mérité.
La semelle d'une de mes chaussures s'est décollée. Nous achetons des magnifiques tennis chinoises d'occaz dans une boutique (oui oui on dirait vraiment le Maroc). Pourvues qu'elles tiennent le coup dans l'eau car pour nous, les wadis, ça ne fait que commencer.

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Au menu ce soir, même chose qu'hier : salade tomates/concombres + un demi poulet grillé chacun avec frites et sauce blanche + "pas de dessert". Pour le moment, la nourriture jordanienne n'est pas transcendante.

Ce soir c'est la fin du ramadan, l' "aid el-fitr". L'imam de la mosquée prêche depuis des heures (ca ressemble beaucoup à nos chants monastiques). Des feux d'artifice sont allumés, la ville est effervescente. La fête de l'aid dure 4 jours. Mon petit doigt me dit que les nuits vont être longues.

 02/05/2022 - wadi Al Hasa

Bon, l'imam a chanté toute la nuit et en particulier de 5h à 7h. La nuit été un peu courte. En même temps, ça nous change des coqs...

Aujourd'hui nous roulons de al karak jusqu'à la mer morte (les bas côtés de la route sont recouverts de sel), puis jusqu'au wadi Al Hasa, soit 60 kms sur une route bourrée de trous, quasiment sans panneaux routiers et sans lignes blanches.
Nous garons la voiture dans un petit village sous l'œil bienveillant d'un monsieur qui nous explique par des gestes, que les enfants peuvent jeter des pierres sur les voitures. Intox? C'est bien possible, mais jouons la carte de la sécurité. Le torrent du wadi a été détourné vers le village grâce à d'immenses falages (couloir d'irrigation) en béton d'un mètre de large. Les enfants (je devrais plutôt dire "les garçons" car les filles sont invisibles) s'amusent comme des fous dans ses falages où l'eau coule à fort débit. L'eau remplit 1 petit bassin peu profond, 2 grands bassins d'une trentaine de mètres chacun. Les enfants plongent, nagent et font des saltos arrière. Quel terrain de jeu magnifique sous ce soleil brûlant!

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Nous entamons notre marche, les pieds dans l'eau, avec de vieilles tennis (les miennes sont bleues avec des chaussettes orange. J'essaie de lancer une mode en Jordanie).

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Un arbre attire notre attention. Des dizaines d'oiseaux noirs font un boucan de tous les diables, ainsi que dans l'arbre d'à côté. Une cinquantaine de spécimens s'envole à notre approche, dévoilant de magnifiques ailes orangées. Il s'agit de l'espèce que nous devions trouver en Jordanie : l'étourneau de tristram (qui ressemble beaucoup à une corneille améliorée) ! Et oui encore lui... Et en nous enfonçant dans le canyon nous en observons beaucoup d'autres sur les 3 premiers kms : 100, 150, 200, sûrement plus... Je crois que cette espèce là, on peut la cocher (on garde les coordonnées GPS pour Victor s'il est gentil).
Ce canyon est parfait : étroit, rempli d'eau, vertigineux et parsemé de lauriers roses. Nous croisons de temps en temps des locaux, installés sous un arbre, qui glandent et qui nous demandent "where are you come from ?". Et nous répondons la phrase qui fait mouche à tous les coups "ana faransi" (je suis français). Ils veulent tous nous inviter à manger ou boire avec eux. Ils sont vraiment sympas les jordaniens. En réalité, la population est métissée de (trans)jordaniens de souche, de réfugiés palestiniens et de réfugiés syriens. Nous acceptons volontiers une part de pastèque, rafraîchie par l'eau du torrent.
Nous n'irons pas jusqu'au bout des 20 kms de gorges car il nous faudrait 2 jours pour faire l'aller-retour. Nous nous contentrons de 2x7kms. Encore un wadi qui vaut le détour.

Nous finirons la journée par une visite sommaire d'un site biblique : la basilique de Loth, neveu d'Abraham. La montée épuisante se fait en 15 mns, mais le site est assez décevant : pas de guide, pas d'explications, et les mosaïques sont recouvertes de terre. Ils ne savent vraiment pas mettre en valeur ce site archéologique.

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Retour à l'hôtel. Je crois qu'on va en faire des cauchemars : 3 diners = 3 fois le même plat (1 demi poulet avec des frites froides, sans dessert). Le comble dans tout ça, c'est que le gérant de l'hôtel nous lance "you didn't have eat mansaf ? The national jordanian food... I could have done this to you tonight". Mdr. Au lieu d'un 3ème poulet frite, on aurait pu manger du Mansaf (plat nationnal jordanien à base de riz, d'agneau et de sauce au yaourt). Il est super gentil, mais là il abuse. Pour finir sur unebonne note, nous mangeons en secret des yaourts au chocolat dans notre chambre. 

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 03/05/2022 - la tribu de Dana

Ce matin petit-dej sous forme de mini-buffet: pain, confiture d'abricot, omelette aux mini snackies (miam), café, thé, mais pas de jus d'orange.

Nous chargeons nos bagages dans le coffre et partons visiter le chateau d'Al-Karak, qui a connu de nombreuses époques : perse, romaine, des califats, l'empire ottoman, puis la monarchie actuelle. Ce chateau est énorme et se visite sur 2 couches : les remparts avec les meurtrières et la partie souterraine avec de très nombreuses pièces : cuisine, salle à manger, entrepôts, salle de prière, etc... Ca valait le détour.

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Nous continuons notre route vers "hammamat afra", site connu pour sa source d'eau chaude et ses bienfaits sur les maladies de peaux et l'infertilité. Un gardien vérifie nos passeports et nous vend 2 tickets. Le site est très propre et en bon état. Pleins de petits squats ombragés sont déjà occupés par des groupes de jeunes (hommes bien sûr) qui chantent, qui dansent devant une grosse enceinte portable, qui fument la chicha, d'autres font les kékés dans l'eau de la source chaude. Ils font tous plaisir à voir.
Tiens c'est marrant, une chanson à la con me vient en tête : "où sont les feeeeemmeus? Oú sont les femmes, les femmes, les femmes, oú sont les feeeeeeemmeus?"

Petite note pour Victor : les étourneaux de tristram sont à 10 métres de nous.

Un jeune gardien nous aborde et nous emmène directement devant une porte fermée à clé. Il nous montre une pièce sombre, avec un bassin d'eau chaude, à l'ombre des regard, sans aucune ouverture. Nous y voilà: la piscine POUR LES FEMMES ! Il ne parle pas un mot d'anglais mais nous fait comprendre que nous avons le droit de rentrer tous les 2. Ouf!

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Il y a juste un hic : une fois en maillot de bain, impossible de rentrer dans l'eau. Elle est brûlante. Les 15 sources qui alimentent le site ont des températures entre 45 et 68 degrés. Heu, c'est des coups à faire un malaise ça... Nous ne voyons plus trop l'intérêt de rester sur ce site. Allez, on décampe !

Le soleil est brulant. On a facilement dépassé les 40 degrés. Nous reprenons la route, la clim à fond en direction de notre hotel de ce soir : the "Dana tower hotel", très réputé pour la qualité de la nourriture.

Le petit village de "Dana" est composé de 2 hotels, quelques maisons neuves, une mini mosquée sans haut-parleur et des ruines. En attendant le diner, nous avons le temps de crapahuter jusqu'à l'Ayn (la source) cette fois-ci très fraîche puis de boire un soda, avachis dans les salons de l'hôtel (les mêmes qu'au Maroc).

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Note pour Victor: les étourneaux de tristram buvaient dans les rigoles de l'Ayn à 5m de nous.

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19h30 : les clients sortent de leur état végétatif, quittent leurs chambres ou leurs coussins pour se ruer vers la salle à manger. Le gong a sonné, sus au buffet dinatoire! Il ne doit pas en rester une miette! Mais quelle bande de morfales.

Il faut bien avouer que nous sommes à des années lumière du poulet frites, servi 3 soirs de suite. Enfin des salades de crudités (tomates concombres), des plats de légumes (à base de courgettes, tomates, oignons, riz), de la viande cuisinée (boulettes kefta). Nous finirons par un délicieux thé très sucré (ils ont foutu une marocaine en cuisine ou quoi?).

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Encore une journée bien remplie, pleine de découvertes et de rencontres. 

 04/05/2022 - wadi ghweir

08h30 : nous découvrons le buffet du petit dej : pain jordanien, ratatouille, tomates, concombres, oeufs dur, vache qui rit, confiture de fruits rouges, thé, café à la cardamome, grand plat rempli de poudre verte inconnue et des plats diverses ressemblant à du humus. Nous ne sommes pas très emballés par ce buffet car il n'y a pas de lait, pas de beurre, pas de boisson et le café a un goût très spécial. Le pain avec de la confiture et un petit thé feront tout de même l'affaire.

C'est parti pour un nouveau wadi très connu dans le coin : le wadi ghweir a 50 mns de Dana.

La route est parsemée de nids de poules et de dos d'âne comme partout dans le pays. Les pneus de notre Hyundai se mangent de méchants trous et décolle plusieurs fois sur des dos d'âne. On ne peut pas blâmer la conductrice car ils sont de la même couleur que la route et il n'y a aucun panneau avertisseur.

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Nous prenons des montées et des descentes super raides. Le moteur de notre "très puissante" Hyundai monte a 4000 tours minutes et grogne sans arrêt. Pourvu qu'il tienne.
Le wadi est maintenant tout proche, mais bizarrement, au milieu de la dernière descente, il manque 100 m de bitume. Notre carrosse sera bien incapable de remonter cette pente de terre ultra raide. Nous décidons de finir la descente à pied (que c'est raide...).

Nous commençons à descendre le wadi. Il y a de l'eau, mais pas beaucoup de débit. Nous avons une petite inquiétude : plusieurs passages sont difficiles et pourraient nous faire rebrousser chemin. Certains guides touristiques conseillent d'être accompagnés ou d'être équipé d'une corde d'escalade. On verra bien!

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Nous longeons l'oued (torrent) en marchant de temps en temps dans l'eau quand c'est inévitable. De chaque côté de nous poussent de magnifiques lauriers roses, plongeant leurs racines dans l'eau. Des étourneaux de tristram sifflent à notre approche, juchés sur les excroissances des parois rocheuses. Des rapaces volent au dessus de nous, des fauvettes à tête noire se cachent derrière les feuilles au moindre bruit, un bébé tortue grecque fuit le plus vite possible avec ses courtes pattes.
Puis les parois se resserrent, le paysage change brusquement. Nous sommes dans un étroit couloir de 2 m de large et de plusieurs centaines de mètres de haut.
Le premier obstacle n'est plus vraiment infranchissable car sur ce mur de 3m de haut, ont été scellées des grosses pierres, comme des grosses prises d'escalade : un jeu d'enfant!

Le deuxième obstacle fait également 3 mètres de haut. Quelqu'un y a installé 2 grandes branches croisées, avec de solides ficelles qui font office de barreaux d'échelle souples. Un peu périlleux, mais ça fonctionne!

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Nous passons sous le "rocher supendu", qui a dû tomber il y a bien longtemps du haut du canyon et rester coincé entre des 2 parois de ce couloir étroit.

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Au bout de 9 kms d'eau et de cailloux, nous croisons 1 couple de touristes
accompagnés d'un guide. Le gars est connu du petit écran car il tient l'hôtel le plus petit du monde (une coccinelle de 1969 aménagée). La femme est française et est née à Thouaré à 10 kms de chez nous. Que le monde est petit! Leur guide nous propose quelques ailes de poulet grillées qu'il vient de cuire en pleine nature. Miam...

Demi tour et retour au point de départ, soit une bonne balade de 18 kms dans les cailloux. Nous n'avons plus d'eau et il nous faut, en pleine chaleur,  remonter les 750 m de pente horrible pour atteindre la voiture, restée sagement où le bitume s'est envolé. C'est éreintant, chaque mini-pas est une souffrance. Enfin la voiture, enfin une bouteille d'eau!

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Nous nous arrêtons dans une boutique pour acheter du lait demi écrémé, du chocolat en poudre et du jus d'orange (le petit déjeuner va enfin ressembler à un petit déjeuner !).

Ce soir, c'est encore un buffet-orgie avec plein de viande et plein de légumes, à volonté. Toujours aussi bon, mais toujours pas d'eau, ni de dessert.

 05/05/2022 - le trésor 

Ce matin, sans aucune honte, nous débarquons au petit dej avec notre lait, chocolat en poudre et jus de fruit. Haaa que c'est bon! Nous laissons poliment le houmous aux autres clients.

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Les 2 chats tigrés rodent encore dans le restaurant en quête d'une vache qui rit ou d'un bout d'œuf dur. Nous découpons la brique de lait pour la minette, desormais surnommée "Doritas", qui doit nourrir 6 bébés chatons.

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En route pour Petra! Ca serait dommage de louper cette étape car tout bon touriste, vient en Jordanie pour voir ce site, classé 8ème merveille du monde.
L'entrée du site de Petra est très animée, avec des enceintes qui crachent de la musique arabe à donf et un groupe folklorique. La police est très présente, on se sent en sécurité.

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Il faut marcher environ 30 minutes avant d'atteindre le fameux "Khazneh" (trésor), qui est en réalité le tombeau d'un roi et d'une reine nabatéen, ornée d'une gigantesque façade scultée sur 40 mètres.
Nous marchons depuis à peine 10 minutes, qu'un des nombreux cavaliers/guide nous interpelle et nous propose un itinéraire bis avec "des paysages magnifiques".
Comme nous aimons bien marcher et que nous n'aimons pas trop suivre le flot des touristes, nous acceptons de le suivre contre quelques dinars. Il nous montre des anciennes habitations nabatéenes avec de gigantesques réservoirs d'eau creusés dans la roche. Il grimpe comme un bouquetin tout en nous donnant une flopée d'explications (en anglais).

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Nous finissons par atteindre le sommet d'une colline où nous découvrons "Khazneh" !!! La fameuse "Khazneh", aussi appelée "le trésor du pharaon", magnifique! Le guide, "Saadah", nous prend en photo, au bord du vide (photo qu'on voit souvent sur instagram), puis nous sert un petit thé très sucré à la cardamome.

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Il nous emmène ensuite jusqu'à un chemin bien tracé et s'en retourne à l'entrée, en quête d'autres clients. Nous croisons un magnifique lézard bleu (agame - Pseudotrapelus sinaitus) ainsi que plusieurs souimangas asiatiques (mâles et femelles). Le chemin débouche en plein milieu du site.

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Petra est une ancienne cité construite dans le gré par le peuple nabatéen (souvent cité dans la bible), qui s'est éteint en 300 après J.C.
La cité est composée de nombreuses maisons troglodytes, sous lesquelles les habitants enterraient leurs morts. C'est pour cette raison que l'on peut voir des vestiges de tombes creusées dans la roche, dans toutes les habitations. On y trouve également un théâtre très bien conservé. La cité a été abandonnée au moyen âge suite à de nombreux tremblements de terre.
Nous prenons le chemin du retour et arrivons enfin au pied de "Khazneh", le tombeau du roi. C'est très impressionnant, trés haut, sculpté avec beaucoup de détails. Les badauds sont tous agglutinés devant le tombeau et se prennent en photo dans des positions improbables. D'autres se promènent à dos de dromadaire devant les immenses étalages de souvenirs en tous genres.

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Le chemin du retour se fait par un wadi bétonné et asséché volontairement en deviant le cours d'eau, car en 1963, un groupe de 70 touristes (dont 23 français) s'est fait emporté par une vague provoquée par un violent orage.

Avec 12 kms dans les pattes, nous rejoignons notre nouvel hôtel à Litle Petra, qui propose des tentes insolites.

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Ce soir c'est buffet : salade de tomate/concombre, soupe, couscous, rognons aux champignons, patates, petits gateaux, fruits. Enfin des trucs comestibles :)

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Dehors, il fait 7 degrés.

 06/05/2022 - le pneu

09h : petit dej buffet où l'on peut se goinfrer de fruits, salade de fruits, lait chaud, café, thé, pain grillé, confiture, beurre, pancakes, omelette, fruits secs. Moi je dis : on est pas mal ! :)

Mais ça, c'était bien avant le drame..

Nous chargeons le coffre et un monsieur nous montre la roue arrière droite : pneu crevé ! Aie, ça sent la galère ça.
Je défais la roue et la remplace par la "galette" de secours. Le pneu a bien une grosse pointe enfoncée sur le côté interne.

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Petite visite rapide de little Petra, près de l'hotel.

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Nous appelons le loueur pour qu'il nous donne ses instructions: Il refuse que nous roulions avec cette galette et souhaite qu'un garage nous répare le pneu avant que nous reprenions la route. Nous trouvons un garage avec un peu de difficulté : il est 12h, il est fermé.

Nous re-tentrons ce soir. Pas question de perdre une journée à chercher un mécano alors que Petra nous attend. Aujourd'hui, Séverine a prévu d'aller tout au bout de la cité, voir un momument appelé "le monastère". Il servait pour les réunions religieuses avant J.C., puis les chrétiens l'ont réquisitionné. Pour résumer : il est tard, c'est le point le plus éloigné de l'entrée du site et il faut gravir plus de 800 marches pour y parvenir. Easy!
Et pour ajouter un peu de piquant (et aussi pour ne pas faire comme les autres), nous décidons de ne pas prendre le chemin standard mais de marcher dans le torrent à sec "wadi", qui part vers la droite puis fait un coude vers la gauche, et qui devrait nous permettre d'atteindre le centre du site. Il n'y a effectivement pas d'eau à couler, mais une multitude de lauriers roses, éparses, ravissent nos pupilles.

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Un passage difficile de 3 mètres de haut nous oblige à descendre une frêle échelle branlante, à laquelle il manque un barreau et dont un pied est posé sur un gros caillou qui bouge. Nous la descendons avec une extrême prudence.

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Le reste du wadi est différent de tous les autres, car à certains endroits, il est tellement étroit que nous sommes contraints de mettre un pied devant l'autre pour avancer. Ce wadi est un peu stressant car nous sommes complètement isolés dans un endroit confiné et nous pouvons à tout moment tomber sur un obstacle qui nous ferait rebrousser chemin.

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Finalement, nous débouchons, comme prévu, en plein milieu du site, pour nous rejoignons la première des 800 marches à gravir pour atteindre le monastère. La montée dure 45 minutes, mais ça vaut le coup d'oeil : le bâtiment fait 43 mètres de haut, taillé dans la roche! Ces nabatéens étaient des génies de l'architecture.

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Nous redescendons en 35 mns et remontons vers l'entrée avec une partie en calèche (marre de marcher).

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Le but de la journée est atteint.
Attaquons nous maintenant au pb de roue crevée. Nous interpelons un jeune homme pour lui demander l'adresse d'un garage ouvert, capable de réparer notre pneu. Le gars nous propose de monter avec nous et de nous guider. Adorable...

Première tentative: le premier garage est fermé.

Deuxième tentative: nous nous éloignons de plusieurs kms de Petra pour trouver un autre garage. Celui ci est ouvert mais le mécanicien est débordé.

Troisième tentative: notre nouveau copain, "Sakher", qui a vraiment décidé de nous aider coûte que coûte, appelle son meilleur pote qui possède un kit de réparation de pneu crevé. Le gars arrive 10 mns après, enlève le clou et enfonce une mèche qu'il fait fondre avec un briquet. C'est un échec total car le pneu se déchire et n'est plus réparable.

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Quatrième tentative: nous nous rendons dans un troisième garage, ouvert, qui parait-il, possède un pneu usagé, ayant les mêmes dimensions que le nôtre. Le mécano soulève une pile de bordel et en retire le fameux pneu (avec jante), qui semble dater d'Erode. Nous acceptons cette solution en payant le prix fort : 70 Dinards. Esperons que le loueur nous rembourse.

Nous rejoignons l'hôtel midtown en plein centre ville Petra, toujours avec notre nouveau pote. Il nous attend au coin de la rue pendant que nous mettons nos sacs dans la chambre. Puis il nous emmène dans le restaurant de son cousin pour y manger ce fameux plat nationnal le "mansef" (riz + agneau + sauce blanche liquide pas terrible qui a un peu gout de citron). A la fin du repas, Sakher, qui connait Petra comme sa poche, nous propose un plan pour demain, pour ne pas devoir retraverser tout le site à pied. Il suffit de garer une voiture à l'entrée (la nôtre) puis d'aller avec une autre voiture directement en haut du monastère ou nous étions cet après-midi, de redescendre les 800 marches et le tour est joué. Plus qu'à faire la rando dans le wadi Siyagh au nord ouest de la cité. C'est le programme de demain.
Rdv demain matin à 10h devant l'hôtel.

 07/05/2022 - l'envers de Petra

Ce matin, buffet à volonté : pain, longuets, miel, confitures, oeufs durs, lait chaud, thé, café, jus d'airelles (cranberries) à volonté (trop bon!), fruits, vache qui rit, et d'autres trucs pas très comestibles.

Franchement, je conseille l'hôtel de Anbat midtown, pas cher, propre, avec un gérant au petits soins, avec pression et eau chaude et petit dej topissime.

8h : Sakher (qui signifie Pierre en arabe) est au rdv avec son pote. Nous partons à 2 voitures et laissons la nôtre au parking de l'entrée de Petra.
Nous montons dans le pickup Toyota tout pourri, sans ceinture, et faisons le tour de la cité pour rentrer par l'arrière. Un petit poste de contrôle vérifie nos tickets et nous partons à pied sur un petit sentier sablonneux.
Ca monte. Sakher, qui à l'œil, nous montre un gros lézard jaune (Agame - Laukadia stellio), d'une trentaine de centimètres, que mon objectif parvient à immortaliser de justesse. Magnifique!!

P1100579 - Agame - Laukadia stellio
Nous débouchons sur une vue panoramique époustouflante d'où on peut apercevoir le wadi araba, frontière entre la Jordanie et le "territoire palestinien occupé par Israel" (expression sortie de la bouche d'un jordanien). On aperçoit très très loin une grosse flamme, juste à la frontière israélienne (raffinerie?).
Après une petite halte pour boire un "beduin tea", nous commençons à  apercevoir d'anciennes maisons nabatéenes, puis arrivons enfin au fameux monastère, en haut des presque-900 marches.

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Dans la descente, Sakher nous pousse fortement à acheter quelque chose aux marchants bédouins qui exposent des bijoux fait mains, mélangés à des souvenirs fait en Chine. Nous ne sommes pas spécialement intéressé par ces babioles, mais lui, semble très intéressé par un stand en particulier et sa jeune et jolie vendeuse bédouine. "she's so cute!" nous confie t'il. Il nous laisse quelques minutes d'avance et trouve comme excuse de lui acheter un foulard "Petra" pour les 2 touristes qui l'accompagnent. Trop mignon.

Nous arrivons enfin en bas des 900 marches.

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Le temps de boire une boisson fraîche, et nous voilà partis dans le wadi Siyagh, but de la journée. Nous suivons hélas un mince filet d'eau tout le long. Pas assez pour créer de grandes vasques d'eau propices à la baignade, comme le décrit notre guide touristique. Nous finissons par rebrousser chemin. Il faut se rendre à l'évidence : c'est un échec.

Sur le chemin du retour, nous cueillons quelques mini citrons, oubliés par le producteur. Hum, que c'est bon. Nous avons également la chance inouie de photographier 2 souimanga de palestine : un mâle adulte et un mâle juvénile.

P1100611 - souimanga de palestine male 

Nous rentrons tranquillement par le chemin courant : le théâtre, le trésor du roi, le siq (wadi bétonné), puis la partie où sont basés tous les chevaux.

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Encore une journée bien physique avec 17 kms dans les pattes.

Nous avons passé 3 jours dans la cité de Petra et avons pu observer de nombreuses anomalies:

- Il y a un gros pb au niveau des indications pour se diriger sur le site. En réalité, le plan distribué à l'entrée comporte des numéros pour chaque monument remarquable et il n'existent aucun panneau numéroté devant les monuments.
- Les panneaux explicatifs sont quasiment tous détruits et pas réparés.
- Les nomades se sont emparés de certaines habitations nabatéenes et ont même grillagé l'entrée (on a les mêmes en France).
- Certaines personnes viennent uriner devant tout le monde à l'intérieur des habitations nabatéenes (qui contiennent des tombeaux).
- Les carioles, les chevaux,  et voitures électrique foncent à toute allure, meme dans les endroits étroits, obligeant les marcheurs à s'écarter toutes les 30 sc.

Nous sommes dans l'irrespect total et sommes outré de voir de quelle manière est gérée la 8ème merveille du monde.

Une honte!

08/05/2022 - wadi Rum

Nous venons d'atteindre la barre des 100 km à pied et nous enchaînons avec 3 jours de trek dans le wadi rum, organisé par Salem ZALABYA, guide qui a participé  à  l'émission  "échappées belles".

Dans le désert, pas certain d'avoir de la 4G.

9h45 : nous arrivons au village du wadi rum et sommes accueillis par Salem en personne. Nous partons en 4x4 pickup avec un de ses guides, "Sabah", 39 ans, 2 femmes. Nous sommes installés à l'arrière du pickup, sur des "banquettes" latérales, ombragées par une toile tendue. C'est très efficace pour le soleil.

Cette première journée est une journée découverte du wadi rum en 4x4.
Il nous propose une première halte à la source découverte par Lawrence d'arabie. Il nous faut crapahuter dans de gros éboulis car la source est située très en hauteur. Petite déception après cet effort physique: la source est minuscule et à sa surface flottent des filaments verts.

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Deuxième halte: une dune rouge que nous devons gravir (hyper crevant), puis la redescendre sur le flanc (hyper rigolo).

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Troisième halte: une petite arche naturelle que nous escaladons pour prendre la photo + visite du canyon de kasali, petite grotte allongée qui contient de nombreuses gravures (écritures et scènes de chasse) datant de 800 ans avant JC (avant les nabatéens) + pause thé sous une tente aménagée.

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Quatrième halte: 14h: pause déjeuner. Sabah est un bon cuisinier. Il nous prépare une entrée tomates/concombres/poivrons/feta/sardines, puis une sorte de ratatouille avec des haricots rouges (on se régale). Il nous propose une pause/sieste d'une heure et demi, pendant laquelle un petit oiseau tout rouge (roselin du sinaï) vient voler les restes de notre repas accompagné de sa femelle.

P1100764 P1100778 - roselin du sinai

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Cinquième halte: marche dans un joli canyon au sol sablonneux, où poussent des figuiers et des buissons (photos de quelques oiseaux inconnus).

 

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Sixième halte: il nous propose de grimper sur une grande arche naturelle de 20 m de haut et de nous prendre en photo. C'est très impressionnant.

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Septième et dernière halte: nous allons passer la nuit dans le désert et nous arrêtons dans un endroit confortable. Ils ont construit un muret avec des pierres et du ciment, puis ils ont amené du sable rouge, pour marcher facilement pieds nus et pour pouvoir planter les piquets de tente. Il nous cuisine du poulet avec du riz à la tomate et aux poivrons: un délice.

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Un bruit de voiture qui arrive dans la nuit dans notre direction. Il s'agit de Salem, le grand patron qui vient taper la discute quelques instants (et nous piquer du poulet).

Nous installons notre tente avec la ferme intention de bien dormir, car ici il n'y a pas un bruit. Juste celui du silence.

Sabah, lui, dort dans la voiture car il peur d'entendre Séverine ronfler.

 09/05/2022 - le scorpion 

5h : il fait déjà jour, mais nous pouvons encore dormir jusqu'à 7h. Comme des gros boulets, la tente est rectangulaire et nous avons mis les matelas dans la largeur. J'ai dû dormir plié en deux toute la nuit, ou en diagonale, la tête collée à un vieux coussin qui sent la chèvre. A part ça, pas un seul bruit. Juste le silence du désert.

07h30 : petit dej (thé, pain, confiture, omelette). Le renard est venu manger les os de poulet que nous lui avions laissés à proximité du campement.

Nous plions le camp, puis roulons 1 bon moment dans le sable, jusqu'à la frontière de l'Arabie Saoudite. Le guide nous accompagne pour une petite randonnée. Il nous montre le plus haut sommet de Jordanie (1855m), un poste frontière saoudien, des fossiles incrustés dans des pierres à même le sol, des lézards colorés. Il fait 39 degrés, chaque pas nous essouffle, chaque zone d'ombre est salvatrice. Séverine a revêtu sa tenue de Saharaoui, pour se protéger du vent, du sable et du soleil ( et sûrement un peu pour paufiner son look).

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Nous faisons une pause à l'ombre et Sabah allume un feu (ba oui on avait un peu froid..) pour nous préparer un thé noir avec de la menthe sauvage qui vient de ramasser. Moment très agréable avec cette vue sur les montagne et l'Arabie Saoudite.

Nous parlons beaucoup de vipères à corne et de scorpions. Dans son village, ils ont inventé une sorte de vaccin contre le venin qui ne fonctionne que sur les enfants : ils attrapent un scorpion, le cuisent sur des braises, puis le re-cuisent dans de l'huile d'olive. Ils badigeonnent ensuite l'intérieur de la bouche, les bras et les jambes avec cette mixture. L'enfant deviendrait résistant au venin. Même recette pour le venin de serpent.
Sur le chemin du retour, il se met en tête de débusquer un scorpion, ce grand maître du venin, dangereux pour l'homme, quelle que soit sa taille, sa couleur, son sexe, ou son age. Il soulève une vingtaine de pierres plates et finit par en trouver un : un gros scorpion jaune avec le dard en l'air, prêt à en découdre. La bête en panique, court dans tous les sens pour échapper à son agresseur. Gardons nos distances ! (Notre guide est en sandales). Sabah l'immobilise avec un bâton. Nous le bombardons de superbes clichés inoubliables, puis le laissons rejoindre sa cachette. Quelle rencontre magique. Jamais vu un scorpion de cette taille (5 cms environ).

P1100923 - scorpion jaune

Nous remontons à l'arrière du pickup et roulons jusqu'à un point d'ombre pour déjeuner (salade tomate/poivron/mais/concombres + riz d'hier soir) et glander sur les tapis.

Depuis ce matin, le vent souffle assez fort, mais là, ça tourne carrément à la tempête de sable. Impossible de rester allongés sur les matelas. Le sable en rafale soulève la natte et les coussins, nous gifle la figure et nous rentre dans les yeux. Il est temps de bouger, nous avons 1/2 de route jusqu'au camp.
Sabah conduit fenêtre fermée, pendant que nous nous cramponnons sur les banquettes extérieures. Nous rentrons dans le nuage de sable. Ca secoue énormément, les rafales sont de plus en plus fortes et le sable rentre partout : oreilles, cheveux, nez, yeux, sacs à dos. Pas question de sortir l'appareil photo, utilisons plutôt un téléphone portable.

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Ce n'est plus tenable, Sabah décide de s'arrêter chez un ami bédouin qui élève des chèvres et des moutons, gardés par 5 chiens.

La tempête ne veut pas se calmer. Nous repartons dans le nuage et faisons tout de même quelques haltes, pour nous balader dans des canyons à l'abri du vent.
Nous atteignons tant bien que mal le camp aménagé où nous allons dormir ce soir, couverts de sable de la tête au pied. Haaaaa la douche, quelle invention géniale !!!
Ce soir c'est buffet : la fameuse salade tomate/concombre/poivron, du riz avec du poulet et des petits gateaux jordaniens.

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Nous dormons dans une tente sur pilotis (lodge), sans doute à cause des bebetes qui pourraient entrer. 2 lits jumeaux en métal nous attendent. De quoi passer une excellente nuit. Pas de mosquée, pas de coq, juste le vent...

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 10/05/2022 - le loup

05h30: il fait jour, des tourterelles maillées discutent, mais le lit nous invite à finir la nuit tranquillement.

7h:30: Super bien dormi. Il n'y a plus de vent, la douche est chaude (bizarrement, c'est toujours dans le désert qu'on fait la meilleure douche).
Le petit déjeuner est classique: pain sans levain, confitures fraise et abricot, café soluble, thé, lait en conserve, sucre. Avec des petits bonus: une sorte de fromage blanc avec de l'huile d'olive, une pâte molle sucrée à la pistache (du nougat mou), des petits sablés au sésame.
Mohamed, le gardien du camp, nous apprend à dire bonjour en bédouin : "kowak". Il veut absolument que nous utilisions ce mot pour saluer Sabah quand il viendra nous chercher.

Sabah, qui est rentré au village hier soir, revient nous chercher au camp avec des provisions et des boissons fraîches dans sa glacière. Nous l'accueillons en chœur avec un grand "KOWAK!!". Mohamed est plié de rire (est ce que ça veut bien dire bonjour en fait? Je verrai bien un truc du genre "salut biloute")

Nous repartons dans le désert, cramponés à l'arrière du pickup. Nous prions pour que le vent de se lève pas comme hier, sinon le bivouac de ce soir sera certainement compromis.

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Nous traversons le désert rouge, puis le désert blanc, serpentant au milieu d'amas rocheux et de petits canyons. Il nous montre un bassin naturel que l'eau de pluie remplit (2 m de fond environ) et que les nomades utilisent pour faire boire leurs chèvres et leurs dromadaires. Un peu plus loin, un mini-barrage en béton a été construit en hauteur pour récupérer l'eau de pluie. Au pied du barrage, un réservoir sous-terrain en béton permet de déverser l'eau du barrage. Egalement, un tuyau en métal s'enfouit dans le sable vers le bas d'une paroi rocheuse où poussent des oliviers (oui oui en plein désert). Nous marchons jusqu'à un point de vue exceptionnel. Nous nous posons là, sans parler, à  écouter le silence, sous les rayons du soleil, devant cette vue sublime...

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13h: Nous garons le 4x4 à l'ombre et installons notre natte et nos coussins pendant que Sabah prépare des boulettes keftas et sort nos gateaux jordaniens (heu oui oui, on ne fait que bouffer et glander, et alors?). Suivi de notre petite sieste journalière de 14h à 15h30 (comment ça "encore" ?).

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C'est notre 3ème et dernier jour dans le wadi rum. Sabah nous montre des petits coins secrets : un pont naturel en forme d'œil dans le désert rouge, une source cachée au pied du djebel Qatar, des dromadaires cachés à l'ombre d'un rocher.

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Il nous montre des traces de loup (ben voyons...). Depuis le début il nous fait croire qu'il y a des loups dans le wadi rum.

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Aujourd'hui un peu de vent, mais pas de tempête de sable. Nous allons pouvoir bivouaquer.

19h30: Nous rejoignons notre camp, préparé par Sabah pendant que nous admirions le coucher de soleil.
Une tente "en dur" surélevée est en cours de réalisation. Pas besoin de monter la tente decathlon, nous allons installer nos duvets devant. Quel confort :)

 

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Le feu est allumé, prêt à accueillir des ailes de poulet et des pommes de terre en papillotes. Le thé est déjà chaud, le riz est déjà chaud et la salade est presque prête.

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Nous nous installons sur la natte et les tapis. Encore une bonne soirée en pleine nature.
Nous captons un peu de 4G et en profitons pour répondre aux messages. Nous tapons aussi sur google "loup wadi rum". Et là, stupeur!! Il y a bien des loups gris dans le wadi rum! Gloups. C'était donc vrai? C'étaient bien des empreintes de loup? On est bien d'accord que le loup a peur de l'homme hein? De toute façon, notre bivouac de ce soir a une porte et un verrou :)

 11/05/2022 - tapis rouge

07h : nous décollons assez tôt pour que Sabah puisse rejoindre sa famille rapidement. Et puis nous avons aussi un peu de route pour atteindre notre prochaine étape : Aqaba, ville en bord de mer, tout au sud du pays. Le golfe d'Aqaba est bordé par l'Egypte, Israel et la Jordanie. On peut y apercevoir des tortues, des requins et des dauphins. Nous avons hate.

10h : après une demi-heure de route, en slalom pour éviter les nids de poules dans le bitume, nous atteignons Aqaba. La ville est finalement assez grande, avec un Maul (hypermarché avec des galeries), un grand port de commerce avec des containers à perte de vue, des grands hôtels avec plages privés, alignés avec le palais royal agrémenté d'une multitudes d'arbres.
Pour avoir un meilleur aperçu du golfe, nous nous laissons tenter par une petite balade d'1/2 heure en glass-boat, petit bateau à fond plat qui a la particularité d'avoir une vitre au sol pour voir les poissons. Sur fond de Charles Aznavour et Edith Piaf, nous voyons des oursins, des crabes, des coraux, des petits poissons noirs, un tank, ...un tank?? Heu oui un tank. On se demande bien ce qu'il fout là.
Autour de nous, des jets skis, des pédalos, d'autres glass-boats avec la musique à fond, sur laquelle un groupe de filles portant le voile dansent frénétiquement, pendant que le pilote fait tanguer le bateau le plus possible pour les faire hurler.

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Nous apercevons, à gauche du palace du roi "Abdallah II", la cote israélienne, puis nous devinons la côte égyptienne.
Mais ça, c'était bien avant le drame.

En rentrant à l'embarquadère, un drapeau rouge bien connu attire notre attention au bord de la plage, devant le poste de police, celui de Pekin Express, l'émission de M6. Cool, M6 a dû le laisser là en souvenir. On ne peut pas passer à côté d'une occasion pareille: je filme Séverine qui arrive en courant et qui saute à pieds joints sur le tapis rouge avec ses grosses chaussures de marche (on vient du désert), comme si elle venait de gagner une épreuve. Je prend ensuite une photo d'elle, appuyée au pupitre rouge, à la place de Stéphane Rotenberg. Les flics sont morts de rire.  Les collègues aussi vont rigoler!

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Un petit doute nous assaille: c'est bizarre quand même, en y réfléchissant, les candidats du dernier Pekin Express ne sont pas venus à Aqaba. Mais alors, toutes ses caméras, tous ces techniciens, et cette fille toute habillée de bleu à qui on tend un micro, et ce gars, à genoux dans le sable, qui essaie d'équilibrer 2 sceau avec de l'eau,..... qui sont ils?

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Nous apprenons par une technicienne belge que nous sommes le premier jour de tournage de l'émission hongroise. Gloups.
Nous repassons d'un pas rapide, le regard vers le sol, devant le poste de police et devant le gars qui secoue le tapis rouge et qui se demande bien pourquoi il a 2 belles empreintes "salomon taille 40" sur son beau tapis flambant neuf. Mdr.

Nous filons vers notre hôtel de ce soir "bedouin garden village" situé à 5 kms. Nous nous éloignons du port de commerce et nous retrouvons au niveau d'une plage connue pour le snorkeling et ses barrières de coraux. A cet endroit, tous les hotels proposent des sorties plongée et louent masques et tubas si besoin. L'ambiance est zen autour de la piscine avec de la musique woodstock. La chambre est propre, le wifi fonctionne, la douche est chaude et elle est même équipée d'un frigo (question de survie).
A l'extérieur, il fait une chaleur de brute. Nous tentons une sortie snorkeling pour nous rafraîchir car la mer est à 50 m.

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Paradoxalement, il fait tellement chaud, qu'on ne peut pas poser le pied sur le sable et en même temps l'eau et le vent sont froids (difficile de se mettre à l'eau).

Nous trouvons quelques coraux avec une dizaines d'espèces de poissons avec du noir, du bleu, du oranges, du blanc.. Ainsi que des oursins géants. Magnifique.

Ce soir au diner burger (gout vache qui rit)/frites et sandwich poulet/oignons/sauce locale un peu trop salée. Cuisine pas top top.

 12/05/2022 - le jardin japonais

D'après nos guides touristiques, Aqaba est mondialement reconnu pour faire du snorkeling (masque/tuba). La barrière de corail que l'on aperçoit (bande un peu jaune) derrière la zone de baignade, délimitée par des lignes d'eau, en atteste.
Il paraît même que la partie appelée "japanese garden" est le meilleur spot de snorkeling au monde.

Il est encore tôt. Nous en profitons pour faire quelques achats au Maul Carrefour. Le contenu des rayons est très surprenant. Le sucre et le sel se vendent par paquet de 5 à 10 kgs, l'huile par bidon de 5 litres, la mozzarella par bloc de 2kg. La vache qui rit est conditionnée en boîte de 72 portions. Du houmous à toutes les sauces: vendu au poids, en barquette au rayon frais, en briquette longue conservation, etc... Aucun plat préparé,  par contre les rayons regorgent de sauces inconnues avec des noms en arabe. Un espace crémerie, un espace boucherie avec des bêtes sans tête pendues par les pieds, un espace épices, un espace où des gars en uniforme carrefour rouges font des mélanges avec du café (sans doute de la cardamome). Pas facile de se composer des pique-niques avec ce genre de produits. Nous nous rabattons sur du classique : pain de mie (toast khobes), thon à la tomate, vache qui rit, fruits (+ les oeufs durs qu'on a piqué au p'tit dej).

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13h: Apres un rapide pique-nique sur la plage, à l'ombre, nous partons en maillot de bain, masque et tuba sur la tête, chaussures d'eau decathlon aux pieds, munis de l'appareil photo étanche et de la mini-caméra étanche. Nous arrivons à l'entrée du circuit appelé "japanese garden to gorgone 1". L'eau , comme hier, paraît assez froide (23 degrés environ) par rapport à la température extérieure. Nous commençons à filmer sous l'eau des coraux jaunes et roses, des grosses sphères ressemblant à des éponges, des oursins géants, des poissons de toutes les couleurs, jaunes, noirs, bleus, rouges. Nous apercevons 1 poisson coffre, 1 poisson perroquet, 2 poissons clowns. L'eau est transparente, c'est magique.

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Mais ça c'était bien avant de drame...

Au bout d'1/2 heure d'observation sans poser le pied à terre, la fatigue commence à se ressentir. Nous suivons la barrière de corail qui est en diagonale par rapport à la plage et nous nous éloignons sans nous en rendre compte de la côte. Nous commençons à chercher du regard un échappatoire qui nous permettrait de rejoindre la plage. Rien. Impossible de traverser le corail, nous devons continuer à le longer en nous éloignant de la côte. La fatigue se ressent de plus en plus, il faut s'économiser au maximum. Nager doucement, respirer de manière régulière et ne pas paniquer. A chaque fois que nous pensons trouver un passage, c'est une impasse et nous devons faire demi-tour. Impossible de revenir sur nos pas à cause du courant. Rejoindre le bateau à proximité de nous? Impossible car il dérive plus vite que nous. Nous restons groupés le plus possible. Je n'ai plus du tout le coeur à filmer les poissons, et Séverine fatigue. La priorité est de rejoindre la plage. Cela fait maintenant 1 heure que nous nageons et que nous n'avons pas posé le pied à terre à cause de cette p.. de barrière de corail.

Nous arrivons au niveau de la zone de baignade. Des baigneurs en vue. Les lignes d'eau qui délimitent la baignade sont aussi visibles. Il doit bien y avoir un passage b... de m... ! C'était indiqué sur la carte sous-marine de l'hôtel.

Nous finissons par trouver le sésame tant attendu : un mince passage entre les coraux nous amenant jusqu'à la zone de baignade. OUF!

Pas question de se rebaigner aujourd'hui. Assez d'émotions pour aujourd'hui.
Voilà ce que Séverine appelle "une journée repos". Mdr.

Nous sommes malgré tout assez fiers de notre exploit. Surtout Séverine qui n'avait jamais nagé aussi longtemps sans mettre le pied au sol.

Nous finirons la journée à glander au bord de la piscine : blog / jus d'oranges pressées.

Ce soir c'est spaghetti bolognaise fait maison : pas mal du tout.

13/05/2022 - la tomate rescapée

Nous quittons Aqaba en direction de la mer morte, soit plus de 3 heures de route.
Toujours des trous dans le bitume ou bien des dos d'âne sur des routes limitées à 100 km/h sans aucun panneau avertisseur. Les flics nous laissent passer sans contrôle de passeports "where do you come from? France. Ok you can go."
La route est monotone: que du reg de cailloux à perte de vue et quelques dunes de sable. A notre gauche, Israel que nous longeons depuis 200 kms.

Nous avons pas mal de temps devant nous. Nous prenons une piste sur la droite qui mène au wadi Numeira, aussi surnommé le "Petra Water" pour sa ressemblance avec le canyon de Petra.
Sur la piste nous tombons nez à nez avec une magnifique tourterelle masquée.

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Nous chaussons nos baskets pour marcher dans l'eau et nous remontons tranquillement l'oued. A l'entrée du wadi nous sommes catastrophés par la saleté ambiante: des bouteilles plastiques partout, des paquets de cigarettes, des sacs poubelles pleins, des barquettes alu, des sacs plastiques. C'est une horreur! La hchouma, la honte, pour le pays. Il est grand temps dans ce pays, de sensibiliser la population sur l'écologie et le traitement des déchets. Le Maroc n'est pas un exemple, mais là, en Jordanie, on atteint des records!

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Plusieurs 4x4 ont réussi à remonter l'oued assez loin en roulant dans l'eau. Nous passons ensuite devant des groupes qui préparent des grillades, certains ont apporté la chicha.
Au bout d'un moment, plus aucun déchets en vue. Les pollueurs n'ont sans doute pas eu le courage de venir jusqu'ici. Il faut dire qu'il faut franchir un passage un peu difficile avec quelques prises d'escalade pour passer une petite cascade. Nous atteignons ce fameux "petra water", un canyon magnifique, très étroit, extrêmement haut, avec malgré tout une bonne pénétration de la lumiere. Notre bridge se régale.

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Nous marchons depuis un bon moment dans ce wadi magnifique, lorsque qu'une cascade de 4 mètres stoppe nette notre progression. On dirait bien que c'est la fin, plus moyen de continuer.

Mais en cherchant un peu sur les côtés, nous repérons 6 barreaux métalliques, scellés dans le rocher latéral : c'est le top!

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Derrière la cascade le canyon s'arrête, ce qui nous permet de pique-niquer à l'ombre, au bord du torrent, observés par les pies grièches masquées.

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Au retour de ces 2 heures de marche, nous croisons des dizaines de jordaniens, portant des grilles, des sacs, du pains, des barbecues, du bois à brûler, etc... Il faut préciser que nous sommes vendredi et que ce jour là, c'est la teuf!! Les voitures ont envahi l'entrée du wadi. Ce qui nous inquiète beaucoup c'est que le nb de déchets jetés dans le wadi va fortement augmenter avec une fête comme celle là. Enfin bref.

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Nous roulons maintenant en direction des "chalets mujib", le seul hôtel abordable au bord de la mer morte, quand Séverine ralentit brusquement en disant "c'est Pékin Express". Je comprends pleinement le sens de sa phrase quand je vois 2 filles taper au carreau côté passager, parlant comme nous dans un anglais approximatif, filmées par un cameraman. Nous les invitons tous les 3 à monter à l'arrière. Une des filles doit s'asseoir sur notre sac de bouffe et sur notre roue crevée qui prend la moitié de la banquette arrière depuis notre mésaventure à Petra. Que c'est comique. (Zut je suis en train de réaliser que nous sommes en train de dévoiler l'itinéraire de l'émission avant sa sortie tv).

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Elles veulent aller à un hôtel au nord de la mer morte à 50 kms alors que notre hôtel n'est qu'à 10 kms. Nous sommes gentils, mais il y a des limites. Une d'elle tente un "please, please, french men and french women are very nice". Mais ça ne prend pas. Nous les laissons au bord de la route sans aucune pitié :) .

Nous descendons au bord de l'eau pour admirer tout ce sel. On a d'abord l'impression de marcher sur un glacier: c'est blanc, c'est creux, c'est recouvert de cailloux. Mais plus on se rapproche de l'eau, plus on s'aperçoit que le sel peut prendre des formes bizarres: des lames feuilletées verticales, des billes, des choux-fleurs, des alvéoles, etc... C'est sublime. Il faut aussi préciser que nous sommes au point le plus bas de la planète : -434 mètres sous le niveau de la mer.

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Nous rejoigons l'hôtel des chalets mujib.
Le gars de la réception parle très mal anglais et ne nous retrouve pas sur le registre. Et pour cause, nous étions enregistrés au nom de "Séverine cordialy,". Quel blaireau !

L'hôtel n'a d'exceptionnel que la vue sur la mer morte et la possibilité de se baigner en descendant un petit escalier juste devant la terrasse de notre chambre. Séverine se baigne (enfin pas vraiment car elle flotte) dans cette eau qui semble toute grasse, et fait très attention de ne pas mettre la tête dans l'eau. La concentration en sel est de 27% et pourrait endommager les yeux. Moi, je reste au bord, cette mer me fait peur, d'autant plus que nous sommes vendredi 13 et que je viens de voir passer 3 corbeaux au dessus de nous. Et il faut bien que quelqu'un reste au bord pour prendre les photos....

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Ce soir c'est tomates/concombre/feta (en briquette), avec les tomates qui n'ont pas été broyées par une fesse de hongroise.

2 pauvres petits chats tous maigres viennent réclamer à manger. Nous leur ouvrons une boîte de sardine (nous transportons un supermarché dans nos valises). Puis vient un 3ème, un 4ème, un 5ème. Oulala on va avoir des pbs :)

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14/05/2022 - Tomb raider

Ce matin, depuis notre chambre, nous avons toujours vue sur la mer morte. Ĺes mouches sont omniprésentes et se posent sur nous toutes les 5 sc. C'est très très énervant. Impossible de lire tranquillement à l'extérieur en profitant de la vue. Nous sommes contraints de fermer la baie vitrée et de lire sur le lit.

8h: petit dej classique + grosse nouveauté : des loukoums à  la rose (un délice).

Le vent se lève d'un coup et se met à souffler de plus en plus fort. Terminé les mouches. Bye bye! Enfin un peu de tranquillité. Nous lisons tranquillement jusqu'au "check out" (moment de quitter la chambre) de 12h.

Juste en face de l'hôtel, se trouve le parking du wadi Mujib, site ultra connu par tous les touristes. Quand on vient en Jordanie, on fait au minimum: Petra et le wadi Mujib.
C'est un wadi avec un bon niveau d'eau (jusqu'à 2 m environ), aménagé avec des prises scellées dans le rocher et des cordes à nœuds pour se hisser contre le courant provoqué par les cascades.
Il y a beaucoup de monde. Il nous faudra attendre plus d'une heure avant de démarrer, avec des attaques incessantes de mouches débiles, qui vont jusqu'à nous piquer.

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Nous sommes enfin dans l'eau, en tenue de combat: tennis pour l'eau, legging, maillot de bain, tee-shirt, gilet de sauvetage et sac étanche. Le circuit commence doucement par de la marche aquatique, puis nous nous retrouvons face au courant qui nous oblige à utiliser les cordes prévues à cet effet. Vient une première cascade. Séverine la passe aisément (d'ailleurs il faut que je vous avoue une chose : ça fait déjà un moment que je n'appelle plus ma petite femme "Séverine", mais "Lara Croft", l'héroïne de "Tomb Raider",  et surtout depuis son bain dans la mer morte). Les cascades et les échelles s'enchaînent. La plupart du temps, elles comportent des prises en bois ou en métal, scellées dans le rocher, avec des cordes à nœuds pour nous aider. Lara Croft les enchaîne assez facilement (c'est une professionnelle).

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Nous nous situons dans un canyon étroit et immensément haut, comme pas mal de wadis en Jordanie, en fait. Cet endroit est magnifique et l'eau est chaude (environ 26 degrés...). Le canyon se termine par une grande cascade infranchissable, d'au moins 8 mètres, mais sa particularité est qu'on peut se faufiler derrière: le pied! Ce n'est pas la cascade du temple du soleil, mais la sensation est là tout de même.

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Nous ressortons du wadi, complètement trempés. Les mouches adorent ça et nous piquent de plus belle...

En route pour une nouvelle destination: notre hôtel de ce soir se situe à quelques kilomètres, en plein milieu d'un désert de cailloux dans une zone montagneuse, à un endroit appelé hot spring (source chaude). Bizarrement, nous rentrons dans un îlot de verdure. Des arbres partout! Que c'est agréable de trouver de l'ombre et de la fraicheur. (Je précise qu'il fait 40 degrés aujoud'hui).
L'accueil est parfait. Nous apprécions la climatisation du hall d'accueil. Nous avons également une petite surprise en arrivant : "i have good news for you!". Nous sommes surclassés!!! Trop bien. Autrement dit, pour le prix d'une chambre normale, nous pourrons bénéficier d'une suite : une grande salle de bain avec baignoire et douche (eau chaude et bon débit), un lit énorme, un salon avec un bureau, 2 TV, 2 clims. Les 2 nuits qui viennent vont être les meilleurs du séjour...

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L'hôtel est longé par 2 sources: une chaude, qui peut atteindre entre 45 et 65 degrés (en ce moment, elle n'est qu'à 55 degrés) et une fraîche qui permet aux locaux de vivre et de faire pousser palmiers et oliviers, entre autres.
Il existe dans le village, des bassins alimentés par la source d'eau chaude, surplombés par des cascades. Les locaux se mettent (cuisent?) dessous, comme un défi, ou comme un rituel sacré. Personnellement, même le bain de pied n'est pas envisageable. "Lara Croft" va peut-être relever le défi demain matin.

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Au diner : petite salade maison tomates/concombres/feta salée + fruit.

 15 /05/2022 - l'échelle

9h: l'hôtel propose un buffet petit dej très varié: à la jordanienne (houmous, légumes cuits) , à l'americaine (panecakes/sirop d'érable), à l'anglaise (thé, omelette) ou à la francaise (café, vienoiseries). Mais moi ce que je préfère c'est la pastèque et la salade de fruits.

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C'est l'estomac plus que rempli que nous partons à l'assaut d'un nouveau wadi : le wadi zarka ma'in.
Je précise que nous nous avons acheté le guide touristique le meilleur qui soit : "60 idées pour découvrir autrement la Jordanie". Ce guide propose des randonnées dans des wadis complètement inconnus du grand public, illustrées par des photos, des coordonnées GPS et même des liens QR code qui pointent sur des vidéos en ligne. Je le conseille à tous.

Nous nous arrêtons aux coordonnées GPS du livre, au niveau d'un pont qui ne semble pas très accueillant (beaucoup de béton, avec de nombreuses barres métalliques qui sortent du sol et énormément de déchets plastiques dans tous les coins). Nous suivons les conseils en passant sous le pont et en longeant le torrent qui n'a pas un très gros débit. Au bout d'une centaine de mètres, le paysage change du tout au tout. Nous sommes en pleine nature, pas un seul être humain, des lauriers roses partout. C'est magnifique. Nous marchons environ 50 mns jusqu'à une petite cascade de 4m environ, qui nous rafraîchir et nous fait un bien fou. Pas moyen d'aller plus loin, notre but est atteint.

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Retour à la voiture, en prenant en photo les fauvettes à tête noire mâles et femelles, ainsi que les bulbules d'arabie, omniprésents dans ce genre d'écosystème jordanien.

Comme c'est notre avant dernier jour et que nous ne sommes pas trop du style à trainer au bord d'une piscine tout l'après midi (on garde ça pour quand on sera grabataires), nous enchaînons sur un deuxième wadi: le wadi himara. Les coordonnées GPS nous emmènent au bord de la mer morte. Nous partons à nouveau d'un pont en béton momoche (personne n'aurait l'idée de se balader dans un endroit pareil) mais sans déchets, et comme pour le premier wadi, au bout d'une centaine de mètres, nous rentrons dans une nature sauvage. Des lauriers roses, des joncs, des rochers... Nous marchons par 40 degrés, dans un petit ruisseau, qui forme des vasques un peu plus profondes de temps en temps. Notre progression à travers la végétation est lente et le soleil nous brûle. Nous nous mouillons jusqu'aux cuisses dès que c'est possible. Les fauvettes à tête noires sont toujours là. Les vipères sûrement aussi, mais nous n'en croisons aucune. Au bout d'1 heure, nous arrivons dans une impasse sombre et humide, agrémentée d'une belle cascade de 4 m.
Des prises en métal ont été scellées dans le rocher pour atteindre le haut de la cascade. Une corde à nœuds a également été fixée au sommet comme sécurité supplémentaire. La montée de l'échelle se fait assez bien, mais les barreaux sont fixés de travers et la paroi est légèrement en surplomb. De plus, nos chaussures sont archi-trempées. J'atteins une petite plate-forme mais je ne me sens pas capable de continuer. En regardant en bas, je me rends compte de la hauteur. Le dernier barreau est trop loin, je n'arrive pas à l'attraper. Avec un peu de concentration et en prenant une grosse inspiration, je parviens grâce à la corde à nœuds, à attraper ce dernier barreau et me hisser tout en haut. Petite frayeur... Je me dis que Séverine n'y arrivera jamais...
Mais "Lara Croft" monte tranquillement l'échelle, quasiment sans effort (je ressens beaucoup de fierté). La descendre devrait être plus simple.

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100 m plus loin, une nouvelle impasse, où se dresse une cascade de 80 mètres: LA récompense! Nous profitons de cette douche géante pour nous rafraîchir.

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La descente de l'échelle est toujours impressionnante mais beaucoup plus facile. Nous décidons de pique-niquer au pied de notre exploit.
Et comme il faut toujours adopter les coutumes d'un pays, nous jetons tous nos déchets dans l'eau: bouteille plastique, sac plastique, papiers de vache-qui-rit, boîte de conserve, pelures de fruits, coquilles d'œufs............. Allez! Surtout on n'hésite pas à  bien polluer l'endroit magnifique où l'on vient de manger.......... Et on le fait de bon cœur.......... Mais, bien entendu, juste le temps d'une photo bien sarcastique.

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Retour à l'hôtel. Nous avons enfin trouvé la piscine normale (pas celle qui est à 50 degrés). Il est 16h20 et aujourd'hui, elle ferme à 16h30. C'est con... Nous sommes trempés de sueur et aurions bien voulu nous rafraîchir le corps.
Nous enfilons un maillot en catastrophe (dans la precipitation, je l'ai d'ailleurs mis à l'envers ce qui a provoqué un fou rire complètement inexplicable, incontrôlé et assez vexant chez ma dulcinée) et plongeons dans la piscine pour un court plaisir de 10 mns.

19h: nous sommes en fin de séjour, nous nous faisons un petit plaisir en commandant chacun un plat un peu local: "poulet au curry aux amandes" et "chicken musakhan", un plat palestinien au poulet, oignons colorés en violet avec un pain spécial au fond de l'assiette. Délicieux.

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16/05/2022 - la fin est proche...

09h : gros petit dej au buffet comme hier. Ca permet de manger léger à midi.
Nous remplissons nos sacs et quittons la chambre que nous devons laisser pour 11h.
Un peu frustrés de ne pas avoir profité de la piscine normale (fraiche), nous décidons de ne pas quitter l'hôtel tout de suite et de pratiquer le transat/baignade pendant 3 heures. Nous avons la piscine pour nous: le pied.

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En quittant la piscine nous passons devant un arbre avec de belles fleurs oranges en forme de cornet. Une famille de souimangas se délecte du pollen grâce à leur long bec courbé. Nous prenons bien sûr quelques photos de cet oiseau magnifique, avec ses couleurs bleu/vert métalliques.

15h : En route pour Amann, la capitale, notre ultime étape, à environ 1h30 de route.

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Nous arrivons enfin à la capitale. Elle est traversée par une sorte d'énorme boulevard, où les règles de conduite restent à déterminer. Les lignes blanches étant effacées, difficile de dire s'il y a 3, 4 ou 5 voies. Je fais le co-pilote, pendant que Séverine tente d'éviter les voitures doublant par la gauche, par la droite, en klaxonnant. Les piétons n'ont pas de passage clouté, qui est bien entendu, effacé. Bizarrement (et heureusement), les jordaniens ne connaissent pas les scooters. Avec la plus grande des prudences, nous garons la voiture juste devant l'hôtel, définitivement, car le loueur vient la récupérer directement sur place.

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Nous voilà donc à pied, avec un plan simplifié de Amann. Nous visitons le théâtre romain, les nymphéades, la citadelle qui surplombe la ville et offre une superbe vue panoramique. On se rend bien compte qu'Amann forme une cuvette, avec en son centre, une grosse colline et en son sommet: la citadelle. Tout autour de nous, sur les pentes de la cuvette, des centaines d'immeubles, tous de la même couleur "beige foncé". Des artistes ont peint des visages géants sur quelques façades pour égayer un peu toute cette "beigitude".

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Des dizaines de mosquées se distinguent grâce à leurs teintes vertes. La "mosquée du feu rouge" (ba oui, en fait, y'a qu'un seul feu rouge dans le centre ville. Ce feu est d'ailleurs noté sur notre plan) est magnifique, surtout la nuit, avec ses lumière vertes.

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Les chats et chatons pullulent. Ils sont trop mimis. Une meute de félins attend, museau relevés devant une boutique qui semble les passionner. Il fallait s'y attendre, c'est la boucherie! Le boucher leur lance les morceaux invendables.

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Nous traversons également les souks de la ville, qui se limitent à quelques rues, mais qui débordent de marchandises diverses et variées : les fruits et légumes, les sucreries, les accessoires pour la maison, les vêtements,les parfums etc... Mais quel souk! Ici, pas besoin de supermarché.

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Des marches, encore des marches, toujours de marches... Nos genoux n'en peuvent plus.

Mais il faut quand même voir à quoi ressemble la "rainbow street", la rue des restaurants (en plus on a faim). Changement de décor. Nous arrivons dans un quartier très calme, avec des maisons surveillées par des caméras, avec des Mercedes, des BMW, des Audi, des Range Rover (dans le reste du pays, on ne croise que 3 marques de voitures : Hyundai, Toyota et Mitsubishi). Les restaurants sont assez variés mais trop chers pour nous (il nous reste 14 dinards en poche): plats locaux comme le mansaf (beurk), sushis (trop cher), falafels (trop gras) ou fast food local (gras aussi, mais on va quand même manger là). Nous nous en tirons pour 9 JD pour une nourriture grasse, épicée et un peu vinaigrée. On aurait pu trouver mieux...
10 kms de ville dans les pattes: on va essayer de dormir un peu car demain matin, en plus de se lever à 6h20, c'est la journée épuisante : taxi, 5 heures d'avion jusqu'à Paris, TGV jusqu'à Nantes, et normalement nos gars viennent nous chercher au tram.
La nuit risque d'être compliquée car la chambre, en simple vitrage, donne sur l'artère principale. Il est 22h et les voitures klaxonnent de partout, les sirènes de police retentissent régulièrement, les camions klaxonnent aussi. Il ne manque plus que la mosquée.

17/05/2022 - this is the end

8h: Après un petit déjeuner-buffet rapide mais très sympathique (avec gaufres et jus de cranberries), le taxi nous attend pour le transfert vers l'aéroport (45 mns de route).

En le regardant conduire, nous comprenons enfin les règles de conduite  en Jordanie:

Ce ne sont pas les lignes au sol qui déterminent le nb de voies, car elles sont toutes effacées. Ce sont les largeurs des voitures. Si jamais il manque une voie, il est de coutume d'utiliser une voie d'accélération pour doubler par la droite.

Quand on arrive sur un rond-point, on ne sait pas vraiment s'il y a une priorité à  gauche ou à droite, mais on s'en fout. Il faut de préférence, rouler le plus vite possible, sans freiner, pour terroriser la voiture engagée sur le rond-point et pour bien forcer le passage. Si ça ne fonctionne pas, on freine brutalement.

Les clignotants ne servent à rien. Je pense même que les jordaniens ont oublié leur existence.

Ne surtout pas attendre qu'un véhicule fasse une manœuvre pour se garer, c'est une perte de temps. Il faut le doubler en klaxonnant!

Quelquefois, on a la chance de voir une ligne blanche en pointillés. On ne sait pas trop à quoi ça sert, mais c'est assez ludique: on roule à cheval dessus pour voir les pointillés disparaître sous la voiture. Cette technique est également très pratique pour changer de direction au dernier moment.

Pour tourner à gauche, il faut, bien sûr, se placer sur la voie de gauche, en priant pour qu'une voiture n'arrive pas en face.

Pour doubler dans un virage à droite, en montée, il faut accélérer à mort, en coupant la ligne blanche (oui oui quelquefois on en voit..) et en remontant toute la file de voitures qui ne roulent pas assez vite et en espérant qu'il n'y ait pas de voitures en face.

Quand un piéton a le malheur d'essayer de traverser, on accélère pour bien lui montrer qu'on a une voiture très puissante. A lui de mettre des baskets pour traverser rapidement.

Précisons quand même qu'en Jordanie, il n'y a pas d'auto-école. On apprend "sur le tas" et on passe un examen. A priori, les taxis se comportent mieux au volant. Ils ont peut-être eu une vraie formation..

Après ce petit cours de conduite, nous arrivons à l'aéroport. Mais nous sommes pas au bout de nos surprises. Ils nous font vider nos sacs, et la queue pour déposer les bagages est gigantesque. Il est noté au dessus des 5 guichets ouverts "all flights, all destinations". Un bordel monstrueux. Tous les vols sont melangés. Les guichetiers discutent et prennent leur temps, pendant que les voyageurs trépignent en voyant l'heure tourner. Un gars hurle à la cantonade le nom des destinations : Doha! Istanbul! mais jamais Paris. Il est 9h40 et l'heure limite pour l'enregistrement des bagages est 9h45. Le gars nous dit "Paris? You have the time". Pour la première fois de notre vie, nous enregistrons nos bagages après l'heure limite, et nous montons dans l'avion in-extremis, tout ça à cause de leur organisation de m....

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 14h50: nous touchons le sol français.

Voilà encore un beau voyage qui restera gravé dans nos mémoires.

La jordanie est un pays chargé d'histoire, grâce aux différentes civilisations qui se sont succédées, aux nombreux échanges commerciaux et aux sites cités dans la bible.
Ce pays est également plein de richesses naturelles, avec ses wadis, ses deserts,sa mer morte et sa barrière de corail.

Si vous avez quelques jours de congés et que vous cherchez un belle destination, n'hésitez pas à visiter ce beau pays.

Nous restons très déçu par la manière dont est géré le pays. A part dans la capitale, les routes sont en très mauvais état. Les sites archéologiques ne sont pas toujours entretenus (mozaique recouverte de terre) ou pas assez protégés (maison nabatéenes servant d'urinoir).
Mais le pire reste quand même la pollution par le plastique. Nous avons croisé durant nos randonnées des centaines de bouteilles plastiques, nous avons vu des hectares de champs de sacs plastiques noirs, accrochés dans la végétation. Les jordaniens balancent leurs canettes de soda et leur paquet de clopes par la vitre passager. Les familles pique-niquent dans des endroits de rêve et laissent tous les déchets sur place. Nous sommes complètement scandalisés par leur comportement. Il est grand temps que le pays fasse des campagnes anti-pollution.

Au niveau contact humain, les jordaniens sont très curieux quand ils nous croisent. Tout le monde nous dit bonjour. C'est assez agréable. Plusieurs nous ont demandé s'ils pouvaient nous prendre en photo (d'habitude c'est l'inverse). Ils ont toujours répondu présent quand nous leur demandions de l'aide.

Nous sommes aussi tombés sur des personnes pas très correctes. On ne peut donc pas faire une généralité, mais dans l'ensemble, ils restent très professionnels et ne cherche pas à garder contact avec nous.
Il faut dire que les jordaniens ne parlent pas du tout français et que nous ne maîtrissons pas la langue de shakespear. Cela complique beaucoup les échanges.

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