Maroc Octobre 2011

Le fameux WE du 07-08-09 Octobre 2011... C'est là que tout a commencé !!!

Je fais parti du CE de mon entreprise, Mismo Informatique, depuis 4 ans.

Notre CE a cumulé sur son budget de fonctionnement, au fil des années, un montant exorbitant : 26 000 euros !!!

Le commissaire aux comptes, voyant que cet argent ne sera jamais utilisé pour le fonctionnement interne du CE nous autorise à imputer cette somme sur le budget social. Incroyable, nous allons pouvoir organiser un gros évènement regroupant les 6 agences : Nantes, Toulouse, La roche sur Yon, Laval, Angers et Brest.

Bon OK d'accord, mais où ??

Nous recherchons des offres du style "center parc", le vignoble Bordelais, la Corrèze. Et pourquoi pas dans une capitale européenne, soyons fous ! Carine, une collègue de Toulouse nous sort : "et pourquoi pas Marrakech?".

???? Elle a pété un fusible, nous n'aurons jamais le budget pour 150 personnes pour couvrir : l'avion, l'hotel + les activités sur place.

Et bien figurez-vous que si ! En contactant les agences et en faisant un rapide petit sondage auprès des salariés, nous sommes arrivés à un accord : 100 euros de participation pour chaque salarié et 150 euros de participation pour chaque conjoint (ba oui, on n'allait pas laisser Séverine, ma femme, sur le carreau, hein ...)

C'est l'euphorie générale dans l'entreprise, comme dans les foyers. Nous allons au Maroc, à Ma-rra-kech !!! La ville des souks et des épices. La ville où tous les touristes rêvent d'aller y faire la fête. C'est l'hallu totale !

 Vendredi 07 Octobre 2011 

Nous nous retrouvons très tôt à l'aéroport de Nantes avec nos énormes sacs de voyage plein à craquer (on part quand même 3 jours !) et atterrisons à l'aéroport "Marrakech - Ménara". La porte de l'avion s'ouvre. Une grosse bouffée d'air chaud vient nous envelopper. C'est donc ça l'Afrique ?

Un car touristique nous attend et nous emène à notre hotel. Nous déposons nos sacs dans nos chambres et filons en mode "troupeau de touristes" vers la fameuse place Jemaa el Fna. Sur cette énorme place, des stands en tous genres : dresseurs de cobras, presseurs de jus d'orange, taouages au henné, fruits secs, ... Quel tumulte! quel panel de couleurs! Que ces stands sont jolis!

Les vendeurs marocains sont au premier abord un peu insistants, mais ils nous font rire avec leurs expressions et surtout leur accent.

"Vient la gazelle, c'est moins cher que gratuit!", "l'homme pressé est déjà mort", "tranquille, on est en vacances!", "juste pour le plaisir des yeux ...", ...

 Nous nous rendons compte assez rapidement que notre "groupe" attire les vendeurs comme des mouches. Nous décidons avec Séverine de filer à l'anglaise et nous perdre dans les souks. 

Les souks peuvent sembler anarchiques, mais en réalité, ils sont très organisés et découpés en plusieurs parties : les tanneurs, les tissus, les épices, les poteries, les parfums. Par contre, c'est un vrai labyrinthe. S'il existe un plan, il doit être extrèmement complexe.

 

La plupart des femmes portent de jolis foulards de toutes les couleurs.

Les artisants fabriquent des babouches et des lampes en métal avec une dextérité incroyable.

De nombreuses calèches vertes promènent des touristes, et aussi pas mal de taxis beiges (peugeot 205). Nous prenons un taxi en direction du jardin de majorelle, lieu préféré de Yves St Laurent où un mémorial a été érigé en son honneur. Ce jardin est un hâvre de paix, plein d'ombre, de fontaines et de fraicheur. Que c'est agréable de flaner à l'abri des rayons du soleil brulant.

 

 

Il est 16h, nous partons à la recherche d'un Kebab. Il doit être bien meilleur que les kebabs français. Mais après avoir marché une bonne demi-heure : aucun kebab à l'horizon. Et pour cause : les kebabs, c'est en Turquie et en Grèce qu'on les trouve :) 

Nous imitons les gens autour de nous : nous mangeons donc pour la première fois de notre vie un tajine poulet/légumes pour 2 personnes + coca pour 5 euros environ : un délice !

Nous avons marché toute la journée et arrivons laborieusement à l'hotel (qui est au moins à 2 kms de la place Jemaa El Fna) pour le diner. Il fait déjà nuit, nous voyons à peine la piscine.

Notre salle de bain est équipée d'une baignoire et d'un lavabo en marbre noir incrusté de fossiles. L'eau qui coule du robinet est jaunâtre : attention de ne pas la boire! 

Notre balcon donne sur la ville de Marrakech et sur le brouaha des mosquées qui appellent à la prière inlassablement "Allaaaaahou Ackar! Allaaaaahou Ackar! Allaaaaahou Ackar!". C'est à la fois inquiétant et rassurant. C'est un peu comme les cloches chez nous, mais 5 fois par jour. 

Samedi 08 Octobre 2011

Ce matin, l'hotel nous a réservé un autocar pour 13 personnes en direction de la vallée de l'Ourika à 1 heure de route. Le but de cette excursion est de faire la randonnée au dessus du village en direction des cascades.

Le bus est à l'heure. Nous nous arrêtons une première fois pour grimper sur un toit de magasin pour admirer la "vue panoramique". Lol, c'est juste un pote à lui qui voulait gagner quelques dirhams.

 

Deuxième arrêt : la maison herboriste. Nous entrons dans un petit jardin où poussent des herbes aromatiques de toutes sortes. Un jeune homme en blouse blanche (un scientifique surement...) nous explique les bienfaints de chacune de ces herbes (en règle générale, "c'est bon pour tout le corps"). Puis nous sommes invités à entrer dans des petits labos de "démo" où on nous fait sentir toutes ses saveurs.

Troisième arrêt : la maison traditionnelle berbère. Nous découvrons une famille qui semble vivre ici dans une maison en terre, avec leurs animaux et un moulin à farine animé par un ruisseau (oued).

 

Quatrième arrêt : nous arrivons enfin à la vallée de l'Ourika. Notre chauffeur nous emmène dans un restaurant.

Nous comprenons enfin son manège : il nous a emmené chez tous ces "potes" pour gagner un pourboire et ne compte pas nous emmener jusqu'aux cascades comme prévu. D'autant plus que l'heure tourne et que la balade risque d'être assez courte. Nous nous fachons un peu contre lui et finissons par trouver un "guide" du village qui nous emmène jusqu'aux cascades.

  

  

 

 

Nous passons devant une multitude de tajines, de jus d'orange pressés et de "squatt" avec plein de coussins, avec petite musique marocaine en fond sonore. Après le village, aux abords de l'oued, les rochers sont très glissants. Le guide a l'habitude et saute (en tongs) de rochers en rochers pour nous aider. Nous atteignons une première belle cascade. Mais nous n'irons pas plus loin car les autres se situent beaucoup plus loin et le soleil descent rapidement. Il est temps de rentrer à l'hôtel.

Comme nous comptons profiter au maximum de notre séjour et que le temps nous est compté, nous avons demandé à l'hotel de nous réserver un minibus pour demain matin : nous partirons en direction des cascades d'Ouzoud à 3 heures de route, avec mon collègue Jean-Luc et son épouse.

Notre comité d'entreprise nous a concocté une petite soirée, ambiance "Fantasia".

Nous nous installons dans une immense tente berbère, par table de 8. Sur chaque table, des bouteilles de rouge et de rosé. 4 musiciens en tenue traditionnelle mettent l'ambiance, accompagnés par 4 danseuses du ventre (plus très fraiches il faut être honnête..)

Le plat est ENORME !! On nous sert un couscous (le truc classique avec semoule et légumes), mais accompagné d'un demi-agneau à chaque table. Nous n'avons jamais vu autant de viande sur une table. Et qu'est ce que c'est bon.... Le dessert est plus léger : oranges et pommes.

 

 

Le ventre bien rempli, on nous invite à sortir de la grande tente pour le "spectacle de la Fantasia". Une dizaine de cavaliers en tenue blanche, arborant des fusils pointés vers le ciel étoilé sont suivi par une 50aine de musiciens habillés tout en bleu. Le défilé est un peu long à notre goùt, mais bon, il faut bien découvrir leurs traditions. 

Le clou du spectable : les 10 cavaliers s'élancent au galop et finissent leur course en tirant des coups de feu vers le ciel, le plus synchro possible.

Dimanche 09 Octobre 2011

 Au petit déjeuner, un marocain cuisine devant nous des "Baghrir", aussi appelées "crêpes mille-trous".

Le minibus nous attend. En route pour Ouzoud. La route est longue, 3h de route, surtout que nous devons traverser de nombreux villages où enfants et scooters passent régulièrement devant notre véhicule. Le chauffeur doit rouler lentement et prudement. 

Nous longeons un souk des ânes

Nous faisons une halte dans un café, où il nous laisse tous les 4 siroter une boisson fraiche, pendant qu'il fait je ne sais quoi. A priori, il y a une petite salle de prière au fond du bar et le petit tapis qu'il avait glissé sous son siège doit aussi servir à ça.

Nous arrivons enfin à Ouzoud et trouvons facilement un guide, nommé "Said". Les cascades sont immenses, magestueuses.

Depuis le haut des chutes, nous empruntons un sentier qui descent jusqu'à l'oued, tout en bas. Quelques singes magots, aussi appelé "macaques berbères", nous font l'honneur de se montrer, à noter plus grand plaisir. En bas des cascades, les locaux ont fabriqué des "bateaux de promenade" avec des bidons, une plateforme et des chaises vissées dessus. L'attraction a du succès auprès des touristes. Le but est simple : s'approcher le plus prêt possible de la cascade et revenir trempé.

 

 

 

 

Nous passons devant des cafés, fabriqués avec des bambous et certains sont peints en vert/jaune/rouge, les couleurs rastas. Nous finissons à glander, allongés dans l'herbe, les pieds dans l'eau vive.

 

Nous remontons de l'autre coté de l'oued par des escaliers interminables qui longent des boutiques, tout en profitant des embruns dégagés par les chutes. Nous mangeons un tagine sur une terrasse avec une vue directe sur les cascades. Quel spectacle! Ca valait vraiment le déplacement.

 

Nous rentrons par la même route, mais l'ambiance a complètement changée. Des centaines de marocains roulent vers Marrakech, coute que coute. Des scooters qui zigzaguent avec 4 personnes dessus, des voitures avec des gens assis aux fenêtres, des drapeaux marocains brandis dans tous les sens. C'est sûr, y'a match !

A l'accueil de l'hotel, on nous confirme que ce soir, le Maroc recoit la Tanzanie pour un match de qualification pour la coupe d'Afrique 2012. Et ce match a lieu à Marrakech : une folie. Le gars nous dit : "il ne faut pas sortir place Djemaa El Fna ce soir".

Bon tant pis, notre dernière soirée se fera au bar de l'hotel, à boire une bière entre collègues. Nous avons quand même bien géré. Nous avons découvert beaucoup de choses durant ces 3 jours : d'autres paysages, une autre langue, une autre monnaie, une autre culture, des habitants avec le coeur sur la main, un sens de l'hospitalité prononcé. 

Demain, nous repartons déjà, mais nous reviendrons, c'est certain !